Niépce correspondance et papiers

1012 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 547 Lettre (A.S.R.) 1 Paris, 23 août 1832. Daguerre à Nicéphore. DIORAMA Paris, le 23 août 183 2. Le Directeur à M Mon cher Monsieur Niepce Je craindrais de paroître bien negligent si je mettais plus d’intervalle a vous ecrire 2 , je voulais au moins pouvoir vous annoncer quelques choses de nouveau, mais au point ou nous en somme il est difficile de faire de grands progres 3 . Jai passé tout le temps qui sest ecoulé 4 a travailler la substance n° (1) [huile essen- tielle de lavande] jai trouvé une grande variete dans cette matiere et qui peut souvent se passer du melange du n° (2) [huile de pétrole blanche] car c’est bien le n° (2) [huile de pétrole blanche] et non pas le (60) [naphte] que nous ajoutions, je me suis procuré le n° (1) [huile essentielle de lavande] dans plusieurs endroits jai remarqué quelle ne se resem- blaient nulement soit que cela depende de la maniere d’ont elle sont distilée ou bien de leurs nature il est certain que nous ne pouvons determiner la proportion du melange avec le n° (2) [huile de pétrole blanche] que les connaissant bien separement. Je n’en ai pas encore trouvé qui m’ai donné un beau mat. Mais il nen ai pas de meme de celle que j’avais distilée dans le temps 5 et dont je vous avais apporté il y a deux ans une partie du // residu sortant de la cornue 6 , cette substance donne un tres beau (52) [blanc] et a la meme sensibilité au (46) [lumière] pourtant il n y a aucun melange du (2) [huile de pétrole blanche] La seule chose que jai a vous dire d’interessant cest que je suis parvenu a mettre assez bien la couche avec le (66) [éther sulfurique] je ne vous parle pas du (3) [alcool] a 45 7 je nai rien obtenu de plus qu’avec le 3 [alcool] à 40 8 mais je m’en sers de preferance pour melanger avec le (66) [éther sulfurique] afin de ralantir un peu sont (55) [évaporation] mais il en faut extremement peu, quand la planche est nétoyée comme a l’ordinaire avec le 1830 1833 De 1830 jusqu’à la mort de Niépce 1. Publ. in U (doc. 125). 2. Cette lettre est la première écrite par Daguerre après son troisième séjour à Saint-Loup-de-Varennes. 3. Cette remarque doit être prise dans son sens positif : difficile de faire mieux après ce qui a été réalisé à Saint- Loup.On notera dans les lignes qui suivent l’état d’esprit de Daguerre,très différent de celui exprimé en jan- vier et février, quand il envisageait de s’expatrier à Londres, ou bien lorsque déçu par les résultats obtenus avec les résines,il revenait au bitume et même à la gravure à l’acide.De bitume,il n’en sera plus jamais ques- tion dans cette correspondance tandis que l’essence de lavande en sera le sujet principal. Nous allons constater que les deux hommes avaient inventé un nouveau procédé dont la base est le résidu de la distil- lation de l’essence de lavande (L.PH.n° 1499) et qu’ils nommeront :« physautotype » (v.App.XXVI sur la tech- nique de ce procédé). 4. Depuis son départ de Saint-Loup. 5. V. 515. 6. Lors du séjour de Daguerre à Saint-Loup en juin 1830 (v. 525 et 526). 7. Sous-entendu degrés . 8. Ibid. Direction, rue des Marais, Maison du Diorama. Niépce n’ayant pas inscrit la signification des numéros du code secret,nous l’ajoutons entre crochets.

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