Niépce correspondance et papiers

1016 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 549 Lettre (A.S.R.) 1 Paris, 3 octobre 1832. Daguerre à Nicéphore. Paris le 3 octobre 1832. A la suite Ether nitrique Ether muriatique Ether acétique 2 Mon cher Monsieur Niepce J’allais mettre pour vous une lettre a la poste au moment ou jai reçu la votre, elles ont pensées se croiser de nouveau. Je suis bien aise d’apprendre que vous et Monsieur votre fils physototypez a force 3 et que vous estes parvenus aussi, a etendre la couche egalement et d’éviter l’assansion[s] qui se formait au bas des planches 4 . Jusquau 23 aout je métais principalement occupé comme je vous l’ai dit des sub- stances premieres j’en avais fait a cette epoque une certaine provision, et comme on en use fort peu 5 jai deja fait avec une quantité d’essais sans que cela ai diminuer s[i]nsiblement, je dis d’essais parce que je ne me suis pas donné la peine de choisir mes vues et quelles sont toujour sorties d’une même croisée 6 , j’avais un autre but cetoit le perfectionnement du (13) [chambre noire] dont je pouvais d’avantage apprecier les effets. Je m’en occupé presque esclusivement tout le mois dernier, et il m’est bien agreable de vous annoncer que j’ai fait une nouvelle combinaison qui est tellement preferable, que jai mis tous mes autres verres de coté ne voulant plus m’en servir, la combinaison qui reussi si bien est un achro- matique a deux verres qui reunis et collés ensembles n’en forment plus q’un de courbure périscopique, il faut de meme un diaphragme d’on l’ouverture et 7 determiné d’apres le dia- 1830 1833 De 1830 jusqu’à la mort de Niépce 1. Publ. in U (doc. 127). 2. Ainsi qu’on le comprend par la lettre proprement dite, ces trois produits sont chiffrés 102, 103 et 104. Ils ne figurent pas sur la liste dressée par Nicéphore. Celle-ci se termine par le numéro 101 (v. 513). 3. V. note infra. C’est par ces mots de Daguerre que nous comprenons que « physautotype » fut le nom retenu pour le nouveau procédé. A noter qu’avant nos travaux, il était d’usage de déclarer que Daguerre avait imposé à son associé de changer l’appellation « héliographie » en « physautotype » afin que le nom donné à cette invention soit dû aux deux associés et non à Niépce seul (P.J. p. 230-231). 4. Niépce a résolu une difficulté que nous avons connue nous-mêmes en pratiquant la physautotypie. Cette « assansion » apparaît lorsque la plaque recouverte de la solution de résidu est mise à sécher en position verticale. L’évaporation de l’éther s’effectuant simultanément à son écoulement, le séchage a d’abord lieu en haut de la plaque. On y observe que l’apparition de la couche blanche se fait lentement en descendant. L’éther s’accumule au bas de la plaque où le séchage est plus long. L’éther qui stagne commence alors à remonter (« l’assansion ») par capillarité dans la couche blanche tout juste sèche. Celle-ci se trouve ainsi enrichie d’un supplément de solution de résidu. Le séchage achevé, la couche blanche présente au bas de la plaque une surépaisseur qui se retrouve ensuite de manière disgracieuse sur l’image finale. 5. Il s’agit du résidu de distillation. Ce n’est que dissous en très faible quantité dans de l’éther ou de l’alcool qu’il constitue une solution propre à produire la couche blanche (v. 547). 6. Hormis lors des essais avec l’iode en mai 1831, on notera que c’est la première fois que Daguerre évoque des prises de vues à la chambre obscure. Il n’en fut jamais question à propos du bitume entre janvier et juin 1830. Selon nous Daguerre n’a jamais réalisé d’héliographie au bitume de Judée au moyen d’une chambre obscure (J.L.M. p. 544). 7. Lire est . Niépce n’ayant pas inscrit la signification des numéros du code secret,nous l’ajoutons entre crochets.

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