Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1027 Luxor du monde musical, M. Bousigues veut nous l’offrir. On sait la brillante carrière que ce magnifique opéra a déjà parcourue à Dijon. Dix-sept représentations de suite n’ont pu satisfaire les dilettanti Dijonnais. Des décorations peintes par Cicéri , des costumes d’une richesse éblouissante, une mise en scène digne du grand opéra 1 , une troupe plus remar- quable, plus ensemble qu’aucune de celles qui a paru jusqu’à ce jour sur notre théâtre, voilà sans doute de grands élémens de succès. Mais encore faut-il un orchestre. Voulez-vous faire un civet de lapin, dit la cuisinière royale, ayez un lapin. Voulez-vous faire un gentilhomme, disait Louis XVIII, prenez un gentilhomme. Voulez-vous de la musique ayez des musiciens. Espérons que nos amateurs toujours si zélés, si complaisans entendront cet appel fait à leur obligeance, espérons Robert le Diable [...] 556 Article de presse Chalon-sur-Saône, 2 juillet 1833. La première représentation de Robert le Diable aura lieu le surlendemain. L E D RAPEAU T RICOLORE THEATRE DE CHALON S. S. La troupe d’opéra de Dijon, sous la direction de M. Raymond Bousigues, directeur privilé- gié pour le 8 e arrondissement théâtral, aura l’honneur de donner, jeudi 4 juillet 1833, la pre- mière représentation de ROBERT LE DIABLE, grand opéra en 5 actes et à grand spectacle de MM. Scribe et Germain Delavigne, musique de M. Meyer-Beer. Décors et accessoires principaux de M. Cicéri, peintre-décorateur du théâtre de l’Académie royale de Musique et de l’Intendance de la Couronne, costumes d’après les dessins fournis par le même théâtre. Au 3 e acte, paysage et accessoires de la composition de M. Paget, peintre décorateur du théâtre de Dijon. Vue du cloître et des galeries du monastère de Sainte-Rosalie, par M. Cicéri. Au 5 e acte, vue de l’intérieur de la cathédrale de Palerme, par M. Cicéri. Voulant offrir aux habitans de cette ville la jouissance d’un chef d’œuvre que tout Paris va entendre depuis dix-huit mois, des dépenses excessives et bien au delà des moyens du directeur, étaient indispensables pour monter cet ouvrage ( qu’une seule ville de France ait osé jusqu’à présent ajouter à son répertoire ). Décors, accessoires, costumes, enfin tout ce qui doit rehausser l’éclat et le pompe que nécessite la représentation de l’une des plus belles conceptions de notre époque, ont été confectionnés dans la capitale et par les mêmes artistes qui ont contribué à son succès. Le public est prévenu que Robert le Diable ne sera joué que DEUX fois sur le théâtre de cette ville 2 , la première représentation de cet ouvrage aura lieu jeudi prochain 4 du courant. Les personnes qui désireraient retenir des loges ou des places, sont priées de vouloir bien s’adresser à M. Lecrique, près du théâtre, rue au Febvres. 1. Apparemment, Nicéphore n’en était, a priori, guère convaincu (v. 557). 2. En réalité, le spectacle sera donné trois fois. 556 1830 1833