Niépce correspondance et papiers

557 Lettre (M.N.N.) 1 Saint-Loup-de-Varennes, 4 juillet 1833. Nicéphore à Isidore. Mon cher Isidore, .Ta maman est bien sensible à ton attention ; mais comme il fait un peu trop chaud où est le diable 2 , et qu’il ne la préserverait pas de ce qui en résulterait pour ses yeux 3 , elle ne cédera pas à la tentation. Je pense que si vous ne suivez pas notre exemple, vous pour- rez bien dire : ce n’est pas le diable ! car je suis persuadé que celui de la rue au Fêvre 4 , ne ressemble guère à celui de l’opéra 5 . Au reste vous nous diriez ceque vous en pensez 6 . M r . Robert le Diable peut donc partir quand il voudra : nous lui souhaitons bon voyage comme à M r . Dumolet 7 , adieu : recevez tous nos bien tendres embrassemens. 4 juillet 1833 ://: J.N. Niépce 558 Acte de décès (A.D.S.L.) 8 Saint-Loup-de-Varennes, 6 juillet 1833. Nicéphore est mort la veille à sept heures du soir. N°. 12. Du six juillet mille huit cent trente trois, à l’heure de dix du matin. Acte de décès de M r . Joseph Nicéphore Niepce, âgé de soixante huit ans, né à Chalon sur Saône, profession de propriétaire rentier, demeurant à S t . Loup de Varennes département de Saône et Loire, décédé le cinq dudit mois à l’heure de sept du soir 9 , en son domicile situé en la commune dudit S t . Loup, époux de 1. Publ. in L.G.21. Dernier manuscrit connu de Joseph-Nicéphore Niépce. 2. Au théâtre de Chalon où, en ce jeudi 4 juillet 1833, « la troupe d’opéra de Dijon » devait donner la première des deux représentations programmées de Robert le Diable (v. 556). 3. Sans doute tout simplement la fatigue, qui n’eût fait que compliquer un ennui oculaire, chronique appa- remment (v. 476). 4. Autrement dit celui du théâtre de Chalon, situé rue aux Fèvres. 5. Insensible aux annonces parues dans la presse, Nicéphore ne se faisait guère d’illusion sur le spectacle qu’il prévoyait n’être qu’une version médiocre de cet opéra « que tout Paris allait entendre depuis dix-huit mois » (v. 556). Si l’on en croit la critique, ses craintes étaient pleinement justifiées. 6. Rappelons qu’Isidore et Eugénie demeuraient à Lux. D’où la raison de cette lettre de Nicéphore, en réponse à la proposition que son fils lui avait faite de les accompagner, Agnès et lui, au théâtre. Lux n’en était qu’à quatre kilomètres. 7. Faut-il préciser que Nicéphore faisait allusion à la célèbre chanson populaire : Bon voyage Monsieur Dumollet . 8. Publ. in L.G.21. La page du registre de l’état civil de Saint-Loup, à partir de laquelle Gallas a transcrit cet acte, a aujourd’hui disparu (P.J. p. 306). 9. Eugénie, la belle-fille de Nicéphore, a noté que l’inventeur mourut « d’une attaque foudroyante d’appo- plexie ». Cette précision figure au dos d’une photographie réalisée avant 1874 par Alphonse Niépce, « pho- tographe de l’Ecole de Cavalerie – Levée d’Enceinte – Saumur ». Conservée aux Archives de l’Académie des Sciences (dossier Niépce),cette photographie d’un portrait de Nicéphore provient de l’album de J.B.Dumas. 1028 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 1830 1833 De 1830 jusqu’à la mort de Niépce

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