Niépce correspondance et papiers
1078 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS lequel des deux, avait déterminé la parturation ! Lorsque vous écrirez à Alexandre, dites- lui je vous prie, toute la part que nous prenons à ses peines ! Comment avez-vous supporté mon cher cousin, ces trois grands mois que nous venons de traverser ? Avez-vous eu le bon- heur d’échapper aux rhumes, et à tout ce qu’entrainent à leur suite, le froid, l’humidite et l’action absorbante du brasier avec lequel on est pour ainsi dire // identifié ! Quand à nous, le retour du printems nous cause une joie que l’on ne peut éprouver que lorsque comme nous, l’on a été balotté pendant tout un hiver entre les fièvres, les cathares, les fluxions de poitrine, les maux de gorge, les ophtalmies, les furoncles, les vésicatoires, &c... Vous jugez cher cousin, d’après cette longue description de maux que nous avons endurés, que nous devons avoir hâte de voir fuir lestement les frimats ! Au surplus ( nous ) jouirons double- ment du bonheur que ( fait ) éprouver le retour de la belle saison. Mon voyage de Paris est ajourné jusqu’a la fin d’avril 1 : M. Daguerre travaille à un nouveau tableau du diorama, il doit être terminé au mois d’avril, par ce moyen nous aurons toute la belle saison à nous, et j’espère que nous l’employrons utilement 2 . Adieu, cher cousin, recevez de notre part l’as- surance de notre bien tendre attachement ; donnez-nous des nouvelles de la chere cousine et de Jules 3 , &c. Croyez à la bien sincère affection de Votre cousin, I re . Niépce Monsieur, Monsieur de Curley, propr re . a Nuits, Cote d’Or. 582 Lettre (A.S.R.) 4 Paris, 9 mai 1836. Daguerre à Isidore. Paris le 9 mai 1836 Mon cher Isidore Jattendais toujour[s] pour vous ecrire que le temps soit devenu plus beau afin de vous inviter a venir, mais il fait encore mauvais et froid comme en hiver 5 ; je travaille avec acti- 1833 1839 1 De l’été 1833 jusqu’à l’automne 1839 1 .V. 580. 2 . En octobre 1835,Daguerre pensait effectivement finir son tableau en avril 1836 (v.578),mais les choses avaient changé depuis; on a vu qu’il le commençait seulement fin janvier et qu’il ne le présentera au public qu’à la mi- septembre (v.580).Isidore était censé le savoir mieux que quiconque puisque c’est à lui qu’est adressée la cor- respondance où nous puisons ces informations. Ainsi savons-nous qu’en décembre 1835, Daguerre travaillait beaucoup à leur affaire , non à son tableau. A la lumière d’un pareil témoignage, portant sur des faits d’actua- lité, on imagine facilement ce que valent de lointains souvenirs qui ne lui sont pas propres; notamment ceux relatifs aux travaux de son père. 3 . Jules Jean-Baptiste Du Bard de Curley,le frère cadet d’Alexandre dont il est question plus haut,était né à Dijon le 8 mars 1809.En cette année 1836,le 5 septembre,il devait épouser à Chalon-sur-Saône,en premières noces, Françoise-Constance-Théodorine (Laure) Sousselier de la Tour, née à Chalon le 6 juillet 1816 (J.D.B.C.). 4 . Publ. in U (doc. 145). 5 . Le 27 avril, on avait pu lire dans la Gazette de France : « Les montagnes du Dauphiné sont couvertes de neige comme dans les mois les plus rigoureux de l’hiver, et les chemins qui les traversent en sont encombrés, et sont impraticables ».
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