Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1079 vité a mon nouveau tableau afin d’en etre plus-tot débarrassé, mais il est d’une telle richesse de details que malgré que j’y suis depuis six heures du matin jusqu’au soir je ne pense pas quil puisse etre terminé avant la fin de juillet ce qui m’engage a vous prier de dif- ferer votre voyage jusquà cette epoque 1 , la saison sera un peu avancée il est vrai mais comme il nous faudra travailler au moins huit a dix jour ensemble je ne pourrais prendre ce temps maintenant, d’abor[d] pour vous mettre au courant du nouveau procédé 2 , mais aussi pour prendre un parti sur la maniere la plus profitable de l’exploiter, car dans le cas ou il y aurai[t] possibilite de faire le portrait ce seroit une toute autre marche a prendre et nous n’aurions plus besoin d’epreuves, il [faudrait] l’exploiter en fesant les portraits, cependant je nose me flat[t]er que le moyen soit arriver a ce point de promptitude car je n’ai pas fait [dessais] dans la saison la plus favorable. C’est une chose que nous [d...] 3 ensemble, dans ce cas il vaudrait sans doute mieux ne pas se presser et attendre quelques nouvelles recherches, en tout cas sil en etait autrement nous aurions bien le temps de faire // des epreuves, un mois au plus suffira pour faire la quantité dont nous aurons besoin, dici la vous pourrier mon cher ami chercher a faire quelques epreuves sur verre[s] 4 car aussi- tot que vous connaitrez le nouveau procedé vous ne pourrez plus vous decidez a attendre deux ou trois heures ce que vous pourrez faire en deux ou trois minutes 5 . Il me reste mon cher Isidore a vous remercier du panier de vin que vous mavez adressé qui est arrivé en très bon etat je devrai plutot vous gronder et si j’avais pensé que vous m’en envoyez un second panier je n’aurais pas dit un mot de la mésaventure du premier 6 , du reste il est excellent et vous en jugerez vous même quand nous aurons le plaisir de vous posseder ici. Méfiez vous d’un certain notaire de Châlon qui est en correspondence avec un parti- culier dici auquel il à donné des détails sur notre procede et qui dit avoir vue de nos epreuves a Lux le particulier de Paris emerveillé du recit de l’autre mais qui desirait voir aussi est venu tout bonnement me demander a voir des epreuves, je me suis bien gardé de le satisfaire et vous prie mon cher ami de ne jamais acceder à ces demandes là, je vous pre- viens que mon particulier // doit aller a Chalons et que le notaire l’introduira près de vous 1 . C’était la troisième fois que Daguerre repoussait le voyage d’Isidore à Paris (v. 579, 580). On peut penser qu’il fut encore ajourné bon nombre de fois. Deux éléments tendent à conforter cette hypothèse, l’un étant le fait que l’ Inauguration du Temple de Salomon occupa Daguerre jusqu’à la mi-septembre, l’autre cette déclaration d’Isidore: « Deux ans étaient à peine écoulés [depuis mai 1835], lorsque, sur l’invitation de M. Daguerre, je me rendis auprès de lui » (I.N. p. 51). Ce qui laisse entendre qu’il ne retourna à Paris qu’au printemps 1837. On sait par ailleurs que cette année-là Daguerre l’y attendit « vers le mois de mai » (v. 585). 2 . Faut-il rappeler que c’était précisément dans le but d’être mis au courant du nouveau procédé qu’Isidore s’était rendu à Paris un an plus tôt jour pour jour (v. 574, 575). 3 . Illisible. Déciderons dans l’édition russe. 4 . Notre expérience nous permet de savoir que la réalisation de physautotypes sur verre est bien plus difficile que sur argent plaqué. Devant les échecs d’Isidore, Daguerre aurait dû l’encourager à faire les images sur ce métal. Il semble qu’il n’était pas dans les intentions de Daguerre de montrer à la fois des physautotypes et des daguerréotypes sur argent. On peut se demander en effet quelle aurait été la réaction des observateurs devant l’extrême similitude visuelle des deux procédés. 5 . Confirmation de l’augmentation de la sensibilité d’un facteur soixante entre le physautotype et le futur daguerréotype. La comparaison n’est valable que si l’objectif employé a la même luminosité dans les deux cas. On sait que les physautotypes étaient réalisés avec un objectif achromatique à deux verres collés, d’une distance focale de 162 mm, utilisé à pleine ouverture, couvrant une surface d’environ 9 x 12 cm dont seule la partie centrale était parfaitement nette ( ≈ 5 x 7 cm). On peut penser que les images que réalise Daguerre sont d’un format assez proche. 6 .V. 580. 582 1833 1839

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