Niépce correspondance et papiers
1080 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS dit-il pour satisfaire sa curiosité, votre notaire de Chalons est d’autant plus bavard que c’est sur le bateau a vapeur de Lyon a Châlons qu’il quil a fait ces premiers confidances a ce monsieur qu’il ne connoissait nullement avant. Ce qui m’a fait le plus de peine c’est que ce notaire aurait dit que si la découverte nétoit pas encore par[ue], c’était par cause d’un refroidissement survenu entre Monsieur Niepce et moi, je ne sais ce qui a pu donner lieu a de pareils contes j’aimais et respectais Monsieur votre pere 1 comme s’il eut eté le mien et vous savez qu’entre vous et moi il n’a jamais existé que la plus franche ami[tié] 2 . C’est dans ce sentiment que je me dis votre tout [...] 3 Daguerre Je vous prie de faire agreer mes hommages respectueux a vos dames 4 , ma femme se rappelle a votre souvenir et vous prie de ne pas l’oublier auprès d’elles. A Monsieur Niepce à Lux près et par Châlons sur Saône 583 Procuration (A.D.R. 3 E 12627, 23/01/1837). Inédit Chalon-sur-Saône, 19 janvier 1837. Isidore charge Granjon d’emprunter jusqu’à 20.000 francs. Du 19 janvier 1837. Par devant François Louis Guichard et son collègue, notaires à la résidence de Chalon sur Saône, département de Saône et Loire, soussignés. Sont comparus Monsieur Jacques-Marie-Joseph-Isidore Niepce propriétaire et 1833 1839 1 De l’été 1833 jusqu’à l’automne 1839 1 . Le notaire avait-il clairement désigné Nicéphore en s’adressant au « particulier » de Paris, comme Daguerre le comprit (ou feignit de le comprendre)? On peut en douter. En présence de « cette personne qu’il ne connais- sait pas avant », ledit notaire ne s’était-il pas borné à parler de « Monsieur Niépce », désignant ainsi Isidore? Ce serait logique. En dépit de leurs protestations de « franche amitié » — aussi bien de la part de Daguerre que d’Isidore qui n’hésitait pas à lui envoyer du vin —, le rapport entre les deux associés s’était nécessaire- ment refroidi depuis le 9 mai 1835, date de la signature du « contrat additionnel » (v. 575). 2 . Nous ignorons malheureusement les détails de cette intéressante anecdote.Quant à l’identité du notaire de Chalon, on sait qu’à cette époque Maître Granjon, Maître Guichard, sans oublier leurs collègues (Méray, Richard), intervenaient indifféremment dans les affaires d’Isidore. Nous donnons néanmoins la préférence à Granjon qui fut apparemment son homme de confiance jusqu’à « l’échec de son entreprise héliogra- phique » (v. App. XXII pièce n° 1). On a vu que Granjon s’occupait des intérêts des Niépce depuis quinze ans, que Nicéphore le tenait globalement au courant de l’évolution de ses travaux, qu’il l’avait mis à contribution en lui demandant de jeter sur le papier les bases du « traité provisoire » en 1829,et n’avait,semble-t-il,jamais eu lieu de s’en plaindre. Il est vrai que Nicéphore fit toujours preuve de la plus grande prudence, contraire- ment à Isidore, sans aucun doute responsable de l’indiscrétion évoquée ici. 3 . Déchirure. Une main étrangère a ajouté dévoué . 4 . On s’en souvient, peu après 1826, ayant acquis un terrain quai de la Poterne, le père d’Eugénie y avait fait construire un hôtel particulier. Il faut croire qu’il le céda à sa fille, puisqu’au cours du mois suivant, le 15 juin 1836, par devant Maître F.V or . Poupier, Isidore et elle le cédèrent à Mesdemoiselles Marie-Henriette et Marie- Anne-Antoinette de Scoraille, sœurs, propriétaires à Chalon (R.V. art. 279).
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