Niépce correspondance et papiers
1090 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS dont il est l’inventeur et qu’il a perfectionné, à la condition que ce nouveau procédé por- terait le nom seul de Daguèrre, mais qu’il ne pourrait être publié que conjointement avec le premier procedé, afin que le nom de M r . J ph . Nicéphore Niépce, figure toujours comme il le doit, dans cette découverte 1 . Par le présent traité, il est et demeure convenu, que tous les articles et bases du traité provisoire en date du 14. X bre . 1829 sont conservés et maintenus. D’après ces nouveaux arrangemens pris 2 entre M.M. Daguèrre et I re . Niépce, et qui forment le traité définitif dont il est parlé à l’art. neuf du traité provisoire : les dits associés ayant résolu de faire paraître leurs divers procédés, ils ont donné le choix au mode de publication par souscriptions. L’annonce de cette publication aura lieu par la voie des jour- naux // la liste sera ouverte le quinze mars mil huit cents trente huit, et close le quinze avril suivant 3 . Le prix de la souscription sera de mille francs. La liste de souscription sera déposée chez un notaire. L’argent sera versé entre ses mains par les souscripteurs, dont le nombre sera porté à quatre cents 4 . Les articles de la souscription seront rédigés sur les bases les plus avantageuses, et les procédés ne pourront être rendus publics qu’autant que la souscription atteindrait au moins le nombre de cent ; alors, dans le cas contraire, les associés aviseront à un autre mode de publication. Si avant l’ouverture de la souscription, on trouvait à traiter pour la vente des procé- dés, la dite vente ne pourrait être consentie à un prix au dessous de deux-cents-mille francs. Ainsi fait double, et convenu à Paris, le treize juin mil huit cent trente sept, en la demeure de M r . Daguerre. Et ont signé Approuvé l’écriture ci dessus et d’autre part I re . Niépce 5 Daguerre 1833 18393 1 De l’été 1833 jusqu’à l’automne 1839 1. Victor Fouque commentera ses lignes avec la plus grande véhémence (V.F. pp. 222 et 238). Il nous semble qu’il était bien dans les intentions de Daguerre de rendre hommage à Niépce en divulgant son procédé simultanément au sien. Il n’est qu’à lire le texte de la souscription que Daguerre s’apprêtera à publier en 1838 (v. 592) pour se rendre compte qu’il reconnaissait Niépce comme l’inventeur de la photographie, tou- tefois avec un procédé qu’il qualifiait de « très incomplet ». Nous pensons qu’Arago est à l’origine du chan- gement d’attitude de Daguerre. En 1839, Niépce sera d’abord ignoré puis ne sera présenté que comme l’in- venteur d’un procédé de copie de gravures, très vivement et injustement critiqué. Lire l’analyse de Jean-Louis Marignier qui, en opposition avec Fouque, reconnaît à Daguerre la paternité du daguerréotype (J.L.M. pp. 383 et 389-397). 2. On trouve « faits » dans la copie conservée en Russie. 3. En réalité, bien que le texte ait été imprimé (voir ill. p. 1098), l’ouverture de la souscription annoncée pour le 15 janvier 1839 (v. 592, 593), ne verra jamais le jour. Daguerre, dès l’origine peu optimiste quant au résul- tat escompté (v. 591), trouvera auprès d’Arago, lui-même peiné par cette idée de souscription, une autre solution (v. 594). 4. Les bénéfices devant être « répartis par moitié » entre les deux associés (v. 512 art. 14), Isidore pouvait donc espérer tirer de la souscription jusqu’à 200.000 francs. 5. De cet événement fatidique, Isidore devait laisser le commentaire suivant : « La demande de ma signature, faite cette fois avec un ton impératif, me révolta ; je refusai formellement, en disant à M. Daguerre que j’en avais assez fait en laissant remplacer le nom de mon père par le sien [v. 575], et que je ne souffrirais pas qu’il portât plus loin ses prétentions ridicules ! qu’en agissant ainsi il foulait aux pieds tous les sentimens d’hon-
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