Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1093 589 Copie de lettre (PH.G.W.) 1 Lux, 1 er novembre 1837. Isidore à Daguerre. [...] Extrait d’une lettre de M r . Isidore Niepce fils, qui cherchait à faire des épreuves avec le procédé de son père, perfectionné par M r . Daguerre. Lux, le 1 er . 9 bre . 1837. Mon cher Daguerre, Mon silence a dû vous surprendre car il y a bien longtemps que je n’ai eu le plaisir de m’entretenir avec vous. J’attendais pour le faire, que j’eusse obtenu quelque succès satis- faisant. C’est avec le plus vif regret, & presque avec honte, que je me détermine 2 // . . . . . . . . . . . Vous aurez sans doute, mon cher ami, été plus heureux que moi, & très- probablement votre portefeuille est garni des plus belles épreuves ! Quelle différence aussi entre le procédé que vous employez, & celui sur lequel j’ai travaillé...! Tandis qu’il me fal- lait presque une journée pour faire une épreuve, vous, il vous faut 4 minutes. Quel avan- tage énorme ! Il est si grand, que bien certainement personne, en connaissant les deux pro- cédés, ne voudrait employer l’ancien. Ce motif fait aussi que j’éprouve moins de peine du peu de succès que j’ai obtenu 3 ; parce que, bien que ce procédé puisse être décrit comme étant le résultat du travail de mon père, auquel vous avez également concouru, il est certain qu’il ne peut devenir l’objet exclu- sif de la souscription*. Ainsi, je pense qu’on peut se borner à le mentionner, pour faire connaître les deux procédés, dont le vôtre seul doit obtenir la préférence ! & a & a 4 .... Signé Isidore Niepce — Pour copie conforme, Daguerre 5 . * A cette époque on pensait publier le procédé au moyen d’une souscription. 1. Publ. in D. p. 54 (sauf les trois lignes barrées). La lettre originale est inconnue. Au bas de cette copie, qui est extraite du document conservé à Vienne (v. 535n), la signature est bien celle de Daguerre. 2. Le copiste (inconnu) avait par erreur commencé par transcrire la lettre depuis le début au lieu du seul extrait qui intéressait Daguerre. 3. V. 590n. 4. Ceci en réponse à Daguerre, sans aucun doute. Désormais fort du contrat signé en juin, ce dernier avait eu beau jeu de laisser Isidore choisir. 5. Dans la brochure de Daguerre cet extrait sera aussi accompagné de la signature d’Arago pour certifier la conformité avec l’original. Daguerre publiera cet extrait en 1839 sans en avertir Isidore qui écrira à sa mère : « Daguerre vient de faire paraître une brochure […]. Nous avons eu il y a quelques jours une querelle à cet égard des plus vives […] et la brochure à laquelle il a fait des notes et joint des lettres de mon père et des miennes à mon insu, vient de paraître ! […] » (v. 639). P.G. Harmant a fait le commentaire suivant : « Le moins que l’on puisse en juger est que cette “association” n’était pas des plus solides. En effet, la moindre des choses aurait été d’une part, de faire parvenir à Isidore Niépce au moins un exemplaire de la brochure (même en cours de correction) et l’autre aurait été de demander l’autorisation de citer ce qui,en fait comme en droit, restait la conséquence d’un acte sous seings privés, et l’on a raison d’imaginer que le fils de Nicéphore en ait été irrité. » (P.G. Harmant in A.S.D. 1989, p. 153). 589 1833 1839

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