Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1101 notes prises sur ce procédé et, à force d’étude, il l’a enfin conduit au degré de perfection où il est aujourd’hui. Une souscription doit être ouverte en janvier 1839, dont le but sera de livrer aux souscripteurs la connaissance de cet admirable procédé. 1 Alf. Letellier 594 Copie de lettre 2 (A.S.R.) 3 Paris, 2 janvier 1839. Daguerre à Isidore. [...] Le même au même. Mon cher Isidore Enfin j’ai vu M r . Arago 4 ; il est charmé de la découverte, et par les questions qu’il m’a faites, il la regarde non moins intéressante sous le rapport de la science ; [quand] il verrait avec peine, ce procédé mis en souscription ; il est presque sûr 5 ainsi que j’ai // pu m’en convaincre par moi même depuis que je fais voir mes epreuves, que la souscription ne se remplirait pas. Tout le monde dit c’est superbe, mais comme cela ne pourrait pas rester secret, nous l’apprendrons plus tard, sans qu’il nous en coûte mille francs. ( M r . de Mandelot 6 lui même connaît plusieurs personnes qui pourraient souscrire et qui ne le feraient pas parce qu’elles pensent l’apprendre de lui, et j’ai aujourd’hui la preuve que beaucoup pensent ainsi. ) J’approuve entièrement l’idée de M r . Arago, qui est de faire ache- ter cette découverte par le gouverne t . et pour celà, il se charge d’en faire la démarche à la Chambre. J’ai déja vu plusieurs députés qui sont de cet avis, et l’appuyeront, ce moyen me parait avoir plus de chances de succès, ainsi mon cher ami, je crois que c’est le meilleur parti que nous ayons à prendre, et tout me fait espérer que nous n’aurons pas à nous en repentir. Déjà, et pour commencer, M r . Arago doit en parler lundi prochain à l’Académie des Sciences 7 , et doit aussi m’envoyer nombre de députés pour qu’ils soient favorables. 1. Or la souscription n’était déjà plus d’actualité. En effet, le jour même, Daguerre, ayant vu Arago, faisait part à Isidore de sa détermination à y renoncer (v. 594). 2. De la main d’Isidore. Lettre n° 8 (et dernière) de son manuscrit (v. 220n). 3. Publ.in U (doc.152).Plusieurs erreurs de transcription y ont été commises ; nous n’annoterons que celles qui changent le sens du texte. 4. Le physicien et astronome Dominique François Jean Arago (1786-1853). Reçu brillamment (6 e ) à l’Ecole poly- technique (promo 1803). Entre au Bureau des Longitudes. Dès 1809, il fait partie de la Société d’Arcueil, orga- nisée par Berthollet et Laplace,fréquentée par Malus,Petit,Gay-Lussac,etc.La même année,il est élu à l’Institut. En 1810,il succède à Monge comme professeur de géométrie à l’Ecole polytechnique.Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences à partir de 1830. Elu député des Pyrénées-Orientales en 1831, il se signale par une opposition aussi vive que constante, attaquant surtout le régime, et demandant instamment la réforme; il acquiert ainsi une telle popularité qu’en 1848 il est porté par acclamation au gouvernement provisoire. 5. Et non « s’est presque sûre », comme on le trouve dans la transcription russe. 6. Il s’agit sans aucun doute du second fils de Mr. de Mandelot qui « s’intéressait d’une manière toute parti- culière au succès de la découverte » de Nicéphore (v. 404) : André-Adolphe-François Bataille, « vicomte, puis (1827) » comte de Mandelot, né à Dijon le 15 novembre 1785, mort à Autun le 10 février 1864 (H.W.B. t. 7 p. 65). 7. V. 597. 593 1833 1839 Paris 2 janvier 1839.

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