Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 1107 au ministère ou aux chambres, dès que M. Daguerre, qui a proposé de l’initier à tous les détails de sa méthode, lui aura prouvé qu’aux admirables propriétés dont les résultats obte- nus sont une manifestation si éclatante, cette méthode joint, comme l’annonce l’inventeur, le mérite d’être économique, d’être facile, de pouvoir être employée en tout lieu par les voyageurs. “ M. Biot déclare s’associer complétement à l’exposition que M. Arago vient de faire des étonnants résultats obtenus par M. Daguerre. Ayant eu plusieurs fois l’avantage de les voir, et d’entendre M. Daguerre raconter quelques-unes des nombreuses expériences qu’il a faites sur la sensibilité optique de la préparation qu’il est parvenu à composer, M. Biot pense avec M. Arago qu’elle fournira des moyens aussi nouveaux que désirables pour étu- dier les propriétés d’un des agents naturels qu’il nous importe le plus de connaitre et que jusqu’ici nous avions si peu de moyens de soumettre à des épreuves indépendantes de nos sensations. Et il ne peut exprimer mieux sa pensée sur cette invention qu’en la comparant à une rétine artificielle mise par M. Daguerre à la disposition des physiciens. ” 598 Lettre (Réf. égarée) Londres 29 janvier 1839. W. H. Fox Talbot à Biot. Londres, 44 Queen Ann. Str. Le 29 janvier 1839 Ne sachant pas très bien si M. de Humboldt 1 était du nombre des savans qui ont fait un rapport à l’Académie des Sciences de Paris sur une nouvelle invention de M. Daguerre, j’ai cependant désiré lui écrire quelques mots pour lui annoncer, que dans peu de jours j’aurai l’honneur d’adresser à l’Académie une réclamation formelle de priorité 2 , de cette invention, dans ses deux parties principales : (1) la fixation de l’image donnée par la camera obscura et par le microscope solaire, (2) la conservation subséquente de cette image, de sorte qu’elle peut soutenir le plein soleil. Très occupé en ce moment, de la rédaction d’un mémoire sur cette nouvelle branche de l’art, qui doit être lu à la Société royale après demain, je me borne à vous renouveler l’expression de l’estime sincère avec laquelle je suis, 1. Alexandre baron de Humboldt (1769-1859), né et mort à Berlin. « Savant et voyageur, avide de science, il conçut de bonne heure le projet d’une vaste exploration scientifique, vint en 1797 à Paris pour la préparer, y connut Bonpland, qu’il associa à son projet ; s’embarqua avec lui en 1799, explora une grande partie de l’Amérique du Sud, naviguant en canot sur les grands fleuves, approchant des cratères des volcans, mon- tant sur le Chimborazo, où il s’éleva jusqu’à 6072 m. [...] ne revint en Europe qu’en 1804 [...] entreprit en 1828, aux frais de l’empereur de Russie, avec Rose et Ehrenberg, un voyage d’exploration en Russie et dans l’Asie centrale [...] quitta définitivement la France en 1847 pour retourner à Berlin. Outre son Voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent (dont la publication, commencée en 1805, ne demanda pas moins de vingt ans), son Cosmos ou Description physique du monde (paru à Berlin de 1847 à 1851), il laissa une foule d’ouvrages détachés ou mémoires sur des questions de physique terrestre, de botanique, de phy- siologie, de géologie, de géographie, etc. Membre de toutes les sociétés savantes, admis dans l’intimité du roi de Prusse, dont il était le conseiller privé, recherché par les hommes les plus distingués de tous les pays civilisés, Humboldt a obtenu tous les honneurs auxquels peut aspirer un savant (M.N.B.). 2. V. 599. 598 1833 1839
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