Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1109 Monsieur, Votre très dévoué serviteur. H.F. Talbot 1 Membre de la Société royale de Londres Après douze ans que je n’ai vu M. de Humboldt, j’ai du moins du plaisir en me rap- pelant à sa mémoire. 599 Communication 2 Paris, 4 février 1839. Académie des Sciences. Arago et Biot font part de la réclamation de Talbot. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Procédé de M. Daguerre M. Arago annonce que M. Talbot, physicien anglais de beaucoup de mérite, lui a écrit au sujet du procédé de M. Daguerre. M. Arago s’est trouvé d’abord quelque peu embarrassé sur la question de savoir si M. Talbot désirait que sa lettre fût communiquée à l’Académie ; mais il n’a plus conservé de doute dès qu’il a vu qu’une seconde expédition de la même lettre avait été adressée à M. Biot. Voici textuellement ce que M. Talbot mande aux deux académiciens : 1. Le physicien anglais William Henry Fox Talbot (1800-1877). Elève surdoué à qui on enseigne, dès l’âge de 8 ans, les langues modernes et anciennes, les mathématiques, la botanique, l’optique, l’astronomie. A 17 ans, il calcule seul les éclipses de lune et détecte ainsi trois erreurs dans le Nautical Almanack . Il entre ensuite à Cambridge dans le Trinity College dont la grande spécialité est les mathématiques. Il commence à apprendre l’hébreu. Après ses études, il se consacre aux mathématiques et publie son premier mémoire en 1822. En 1825, il travaille plusieurs semaines à l’observatoire de Paris avec F. Arago à l’observation des pla- nètes et à des expériences de magnétisme. Il entre en relation avec A. von Humboldt. En 1826, il publie un article intitulé : Quelques expériences sur les flammes colorées, suivi par d’autres concernant aussi l’optique et la lumière comme : Sur la lumière monochromatique (1827) ; Sur une méthode pour obtenir une lumière homo- gène de grande intensité ; Remarques sur les changements chimiques de coloration et autres études sur le nitre, l’iodure d’argent, l’iodure de mercure (1833) ; Expériences sur la lumière (1834) ; Sur la nature de la lumière (1835). De 1832 à 1834 il exerce les fonctions de représentant du bourg de Chippenham au Parlement. En 1833, il effectue un voyage en Italie au cours duquel, dessinant au bord du lac de Côme à l’aide d’une chambre noire, il se serait décidé à faire des expériences afin de fixer les images qui se projetaient sur l’écran de sa boîte. De retour en Angleterre, il se livre à quelques essais en étendant du nitrate puis du chlo- rure d’argent sur un papier. Il remarque, au printemps 1834, que la sensibilité augmente lorsque la quantité de sel est faible et que l’argent est en excès. Il obtient à l’aide de ce papier la reproduction des contours d’objets placés en contact. Il réussit à stabiliser l’image en l’immergeant dans une solution d’iodure de potassium. En août 1835, il essaie d’obtenir des images à la chambre obscure. Pour raccourcir le temps de pose, il utilise des objectifs de courtes focales ( ≈ 5 cm). De ces expériences il ne reste qu’une seule image : un négatif représentant l’une des fenêtres de Lacock Abbey, prise de l’intérieur, après 10 minutes de temps de pose. C’est le plus vieux négatif sur papier actuellement conservé. Les premiers travaux photogra- phiques de Talbot se limitent à deux brèves périodes en 1834 et 1835. Après cela il se consacre à des expé- riences sur l’optique de 1836 à 1838 et publie Hermes or Classical and Antiquarian Research . C’est l’annonce faite à Paris par Arago le 7 janvier 1839 qui le décide à reprendre ses recherches. Poursuivant ses travaux, il deviendra l’une des figures fondamentales de l’histoire de la photographie, par l’apport des trois innova- tions majeures, toujours employées actuellement, que sont le développement de l’image latente par un révélateur liquide, la fixation à l’hyposulfite de soude et le tirage négatif/positif. 2. Publ. in C.R.H.S.A.S., t. VIII, p. 171. 599 1833 1839

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