Niépce correspondance et papiers
1112 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS “ Au reste, ajoute M. Biot, voici une autre preuve de publicité irrécusable, et qui date déjà de trois années. Le Journal des Artistes, tome II, page 203, parlant déjà des inventions et des recherches de M. Daguerre, contient le passage suivant, qui a été imprimé au mois de septembre 1835. Ces découvertes l’ont mené à une découverte analogue, plus étonnante encore s’il est possible : il a trouvé, dit-on, le moyen de recueillir, sur un plateau préparé par lui, l’image produite par la chambre noire ; de manière qu’un portrait, un paysage, une vue quelconque, projetés sur ce plateau, par la chambre noire ordinaire, y laisse son empreinte en clair et en ombre, et présente ainsi le plus parfait de tous les dessins. Une préparation mise par- dessus cette image, la conserve pendant un temps indéfini. ” 1 “ Ce que l’article ci-dessus annonçait en 1835 de la découverte de M. Daguerre, est précisément ce qu’il vient de faire voir à tout Paris, à la fin de 1838. ” 600 Communication 2 Paris, 11 février 1839. Académie des Sciences. Nouvelle intervention d’Arago en réponse à la réclamation de Talbot. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Fixation des images de la chambre obscure. M. Arago dit qu’il vient de recevoir le numéro de l’ Athenœum , où se trouve en entier le mémoire que M. Talbot a communiqué à la Société royale de Londres, le 30 janvier 1839, et il donne une analyse succincte de ce travail intéressant. M. Talbot recoit les images de la chambre noire sur du papier imprégné d’une substance particulière ; il ne dit encore ni quelle est cette substance, ni par quel procédé le papier est préparé, ni par quelle méthode, après une première exposition à la lumière, on lui enlève sa sensibilité. D’après le mémoire du célèbre physicien anglais, on serait porté à croire que sur ses dessins, du blanc corres- pond aux régions éclairées, et le noir aux parties privées de lumière ; mais le contraire semble résulter d’un article de la Literary Gazette du 2 février, où l’on rend compte de l’ex- hibition de divers dessins qui a eu lieu dans les salons de l’Institution royale. Sur ce point, encore, il faut donc attendre de plus amples renseignements. M. Talbot se sert de ses procédés pour obtenir des copies exactes, des fac simile de des- sins, de gravures ou de manuscrits. La feuille dont on désire une épreuve, est pressée, les traits en dessous, sur le papier préparé. La lumière du soleil la traverse graduellement, excepté dans les lignes noires et opaques de la gravure, du dessin ou de l’écriture, et dès- lors elle en trace une représentation exacte, mais où le noir correspond au blanc et réci- proquement. En copiant la copie renversée, tout se retrouve dans l’ordre naturel 3 . Dans cette dernière application de l’action lumineuse, M. Talbot éprouvera encore le déplaisir d’avoir été devancé par M. Niépce. Les personnes qui ont eu des relations avec M. Charles Chevalier, opticien, peuvent se rappeler avoir vu, chez lui, sur une plaque métallique, une figure de Christ transportée d’une gravure sur le métal à l’aide des rayons solaires. La planche en question avait été donnée à M. Chevalier en 1829 4 . Ce jeune artiste 1833 1839 1 De l’été 1833 jusqu’à l’automne 1839 1. V. 577. 2. Publ. in C.R.H.S.A.S., t. VIII, p. 207. 3. Première évocation en France de la technique du tirage négatif/positif. 4. Cette image fut ensuite conservée dans les archives de l’Institut avant de disparaître mystérieusement.
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