Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 1113 a bien voulu, depuis quelques jours, la déposer dans les mains de M. Arago. Les blancs et les ombres s’y trouvent reproduits comme dans l’original, c’est-à-dire sans inversion. M. de Laguiche avait une planche du même genre 1 qu’il tenait aussi de M. Niépce. M. Arago, en terminant sa communication, proteste de nouveau de sa profonde estime pour M. Talbot. Il a discuté les titres de cet habile physicien et ceux de M. Daguerre, avec la ferme volonté de rester dans les limites de la plus stricte justice. Personne, et M. Arago moins encore que tout autre, n’a pu mettre en doute la parfaite sincérité de M. Talbot ; mais lorsque, mal informé, ce savant ingénieux réclamait formellement la prio- rité d’invention, MM. Arago et Biot auraient manqué à leur devoir, s’ils n’avaient pas fait connaître des détails qu’ils tenaient de la confiance de M. Daguerre et qui démontrent, avec une entière évidence, que la priorité, au contraire, appartient sur tous les points à nos deux compatriotes. Au surplus, les procédés actuels de M. Talbot, autant qu’il est possible d’en juger, sont ceux que MM. Niépce et Daguerre ont essayés à l’origine et auxquels M. Daguerre a substitué la méthode, beaucoup plus parfaite, dont le public a admiré les résultats. 601 Lettre (A.S.R.) 2 Londres, 28 février 1839. Charles Wheatstone à Francis Bauer. King’s College 28 th . 3 feb y . 1839. Dear Sir The french newspapers generally give to M. Daguerre more than his due share of cre- dit, and seldom mention the name of M. Niepce the inventor. M. Arago has however in a communication made by him to the Academy of Sciences febry. 4 th . stated his claims with great fairness as it appears to me ; of this you will be able to judge by the following extract. «Les premiers essais de M. Niépce, de Châlons-sur-Saône, pour perfectionner le pro- cédé de M. Charles ou de M. Wedgewood, sont de 1814. Nous avons des preuves authen- tiques, des preuves légales, qu’en 1826, M. Niepce savait engendrer des images, qui, après une certaine operation que nous ferons connaître en temps et lieu, résistaient à l’action ulterieure des rayons solaires. Nous produirons des dessins, exécutés sur diverses sub- stances, par la méthode de M. Niépce, avec des perfectionnements de M. Daguerre, // qui remontent à 1830. Nous publierons l’acte d’association du 14 decembre 1829, enregistré suivant les prescriptions de la loi, à la date du 13 mars 1830, et par lequel M.M. Niépce et Daguerre s’étaient associés pour exploiter le procédé à l’invention duquel ils avaient concouru l’un et l’autre. Nous prouverons enfin, par la correspondance de M. Niépce, mort le 5 juillet 1833, que M. Daguerre était déjà, du vivant de son ami, en pleine possession du procédé, entierement neuf, dont il se sert aujourd’hui, et que plusieurs des dessins que le public a tant admirés, existaient à cette epoque». «Depuis cinq à six ans la méthode de M. Daguerre n’a guère reçu que de légères amé- liorations dont un artiste éminent pouvait seul sentir la necessité. 1. Inconnue. 2. Publ. in U (doc. 153). 3. Et non le 20 , comme il est transcrit dans l’édition russe. 600 1833 1839
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