Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1119 604 Article de presse Paris, 9 mars 1839. Compte rendu de l’incendie du Diorama. 9 mars — LA PRESSE — 1839 [...] Nouvelles et faits divers [...] Aujourd’hui 1 , vers une heure, le feu a éclaté dans le bâtiment occupé rue des Marais par le Diorama. On pense qu’il s’est manifesté d’abord dans la salle dite du Boulevard, mais jusqu’à présent on n’est pas bien fixé sur les causes de ce sinistre. En peu d’instans des secours sont arrivés de toutes parts. Les pompiers des postes voi- sins sont accourus avec leurs pompes. Des détachemens de la garde municipale, de la garde nationale et de la troupe de ligne se sont rendus également sur les lieux. Malgré la promp- titude des secours, le Diorama n’a pu être préservé. En moins d’une demi-heure il était entièrement détruit. Toute l’action des travailleurs a été alors dirigée dans le but de préserver les proprié- tés voisines, et notamment un établissement de roulage fort important, situé seulement à quelques pieds de distance de l’établissement incendié. Par précaution, toutes les mar- chandises qui se trouvaient dans les magasins de ce roulage ont été transportées dans la rue, où elles ont été placées sous la garde de sergens de ville et de gardes nationaux. Un hangars 2 dépendant du roulage s’est écroulé, mais c’est le seul désastre qui ait eu lieu hors de l’enceinte du Diorama. L’incendie a été entièrement concentré dans son foyer. Personne n’a été tué. Deux personnes seulement paraissent avoir été blessées : un caporal de sapeurs-pompiers, qui a eu une jambe fracturée et un employé du roulage. P.S. On nous communique à l’instant quelques autres détails : La personne qui est chargée de la recette des billets venait d’arriver à son poste, lorsque tout à coup elle fut avertie que le feu était dans la salle. En effet, le courant d’air communiqué par l’ouverture de la porte d’entrée le faisait éclater en ce moment de toutes parts ; toutes les vitres pétillaient et bientôt livraient passage à d’effrayantes colonnes de flammes et de fumée. Les appartemens que M. Daguerre occupait sur la rue des Marais ont été envahis par les flammes. On n’a pu sauver qu’une faible partie du mobilier. Les tableaux qui se trouvaient en ce moment en exposition étaient le Sermon , le Temple de Salomon et l’ Eboulement de la vallée de Goldau . Ils sont maintenant perdus. M. le préfet de police, qui s’était empressé de se rendre sur les lieux à la première nou- velle de l’événement, a dirigé les travailleurs et fait maintenir l’ordre. Il ne s’est retiré que lorsque tout danger avait cessé. L’établissement de M. Daguerre était assuré 3 . [...] 1. Le 8 mars. 2. Sic. 3. Pour plus de détails v. 607. Le procès qui opposera Daguerre à la compagnie d’assurances, donnera lieu à d’intéressants témoignages (v. App. XIX § 4). 603 1833 1839

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