Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1123 La flamme s’élevait à une incommensurable hauteur, et une dévorante pluie de bran- dons rouges se précipitait sur les maisons voisines. Un pan de mur de cinquante pieds envi- ron menaçait ruine, et pour empêcher que dans sa chute il incendiât le roulage Piquot, les pompiers dirigeaient le jeu de leurs machines sur la partie extérieure pour le faire tomber dans le foyer même. Des ouvriers hissés sur la toiture du roulage aidaient la manœuvre que trois pompiers à cheval sur le chêneau dirigeaient. Tout à coup, au milieu d’un cri de terreur et d’anxiété de la foule, le mur s’ébranle et après une seconde d’oscillation, s’écroule dans la direction extérieure, enveloppant dans un nuage de décombres, d’étin- celles et de fumée les courageux travailleurs qui avaient voulu combattre et prévenir ce malheur. Puis un morne silence succéda à ce cri d’effroi, et quand la fumée, se dissipant par degrés, permit de distinguer les objets au milieu de cette scène de désolation, ce fut avec un sentiment d’admiration et de vive sympathie que toute cette population vit reparaître, reprenant leurs travaux avec une nouvelle activité, deux des pompiers qui venaient d’être précipités par la chute de la toiture. Le troisième, le capitaine Blet, de la 3 e compagnie, était en ce moment retiré de des- sous les décombres, et la foule silencieuse ouvrait respectueusement ses rangs à ceux qui, après l’avoir chargé sur une civière, prenaient la direction de l’hôpital Saint-Louis, où devaient lui être donnés les premiers secours. Un brave ouvrier, Charles Maréchal, garçon de roulage, demeurant rue de Bondy, 6, était blessé au même moment, et on le transportait faubourg Saint-Martin, 66. On ignore la cause première de ce sinistre : le feu à ce qu’il paraitrait, aurait pris dans une salle dite du boulevard, où l’on travaillait à un tableau représentant l’intérieur de Sainte-Marie-Majeure». [...] 608 Communication 1 Paris, 11 mars 1839. Académie des Sciences. Analyse de la lettre de Bauer par Arago. PHYSIQUE APPLIQUÉE. En prenant la parole avec l’intention de traiter de nouveau une question relative aux images engendrées par les rayons lumineux, M. Arago espère que l’Académie voudra bien lui continuer la bienveillance qu’elle a montrée jusqu’ici pour toutes les communications du même genre qui lui ont été faites. Au surplus, l’effroyable malheur dont M. Daguerre vient d’être victime, rend plus impérieux encore le devoir que les amis de cet ingénieux artiste se sont imposé, de lui faire rendre une complète justice. Quel est le véritable inventeur des méthodes dont les produits ont été si admirés ? La question, en tant qu’elle concerne MM. Niépce et Daguerre, a été réglée, depuis long-temps, par un acte notarié. Au besoin, on trouvera d’ailleurs les éléments nécessaires, dans la cor- 1. Publ. in C.R.H.S.A.S., t. VIII, p. 361. 606 1833 1839

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