Niépce correspondance et papiers
1150 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 1° Formation de la couche d’iodure. M. Daguerre expose d’abord la plaque à la vapeur d’iode. Il obtient ainsi une pellicule d’iodure qui communique à la plaque une teinte paille d’abord, puis bleu verdâtre ou bleuâtre. C’est la teinte jaune paille, que M. Daguerre consi- dère comme la plus convenable. On a exposé à la vapeur d’iode une plaque de 13650 millimètres carrés de surface. Au bout de 3 minutes, elle avoit pris la teinte jaune paille et son poids avoit augmenté d’une manière sensible mais que la balance n’a pas permis d’exprimer en nombre. Au bout de 6 minutes, la teinte étoit verdâtre et la plaque avoit gagné 1 milligramme. Après 9 minutes, la teinte étant la même, on avoit 1,5 milligr. d’augmentation. Après 12 minutes, la [nuance] étoit plus bleue et l’augmentation [de][poids][s’élevoit] à 2 milligrammes. // [Feuillet paginé 5] 1 En supposant la densité de l’iodure d’argent égale à 8, ce qui doit peu s’éloigner de la vérité, la pellicule d’iodure d’argent ne s’élèveroit pas à un millionième de millimètre d’épaisseur. Il sera certainement nécessaire de répéter cette expérience avec plus de précision, mais je suis certain qu’on trouvera cette évaluation plutôt au dessus qu’au dessous de la vérité exacte en ce sens qu’elle exprime le maximum de l’épaisseur de la pellicule, qui peut bien être plus mince encore, mais qui à coup sûr loin de dépasser un millionième de milli- mètre n’atteint pas même cette épaisseur. Si l’on vouloit savoir exactement le poids de l’iodure d’argent et par suite connaître l’épaisseur exacte de la pellicule nécessaire tant au procédé nouveau qu’à l’apparition de la teinte jaune, circonstance qui peut intéresser les physiciens, je ne connais qu’un seul moyen. Il faut répéter un grand nombre de fois l’action de la plaque l’iode sur la plaque et dissoudre à chaque fois au moyen de l’hyposulfite de soude l’iodure formé, jusqu’à ce que la plaque ait perdu des quantités de matière bien appréciables. Ce procédé permet de pousser l’approxi- mation aussi loin qu’on voudra sans [faire intervenir aucune hy] sortir de la réalité. [Feuillet paginé 2] Dans cette expérience, toutes les conditions étoient réunies pour avoir un résultat exagéré, car la surface cuivreuse de la plaque n’étoit pas bien garantie de l’action de la vapeur d’iode. On peut donc dire qu’une plaque de 13650 millimètres carrés ne fixe pas un demi mil- ligramme d’iode. C’est à dire qu’il s’y forme au plus un milligr. d’iodure d’argent. C’est à dire enfin que la couche d’iodure est au dessous de 1/1.000.000 de millimètre pour l’épaisseur. Pour fixer la valeur exacte de cette couche, ce qui peut être de quelque intérêt pour les physiciens, il faudrait opérer sur une plaque préparée par M. Daguerre, dissoudre l’iodure formé et répéter cette opération un assez grand nombre de fois, pour que son résultat devînt appréciable à la balance. 2° Action du mercure. Le dépôt de la rosée mercurielle qui fait [...] 2 ( paroître ) le des- sin dans le procédé de M. Daguerre, constitue un des faits les plus étranges et les plus nou- veaux de la science. 1833 1839 1 De l’été 1833 jusqu’à l’automne 1839 1. Bien que numéroté 5, ce feuillet fait bien suite au feuillet 1. 2. Mot rayé illisible.
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