Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1151 C’est bien une rosée mercurielle qui se fixe sur les parties que la lumière a frappé et qui s’y fixe proportionnellement à la quantité de lumière tombée sur elles. A l’œil on pou- voit juger déjà que cette poussière de mercure s’étoit déposée sans s’agglomérer, mais au microscope, il a été bien plus facile encore de s’en convaincre. Sur une plaque préparée par M. Daguerre lui même, le mercure s’est présenté partout en globules d’environ 1/800 de millimètre de diamètre. Ces globules très remarquables par la régu- larité et la constance de leurs dimensions étoient en couche dense dans les parties vivement éclairées, excessivement rares dans les parties obscures du tableau et clairsemées dans les demi teintes. Il y en avoit davantage dans les [rayures] de la plaque, que dans les parties lisses. // [Feuillet paginé 3] Il paroît constant que le dessin apparoît sur la plaque par le dépôt d’une poussière blanc grisâtre de globules de mercure. Cette poussière ne se fixe pas sur la plaque de plaqué naturel, ni sur la plaque préparée par l’iode. Elle se fixe sur cette dernière, quand elle a subi une action convenable de la lumière. 3° Emploi de l’hyposulfite. Evidemment il dissout l’excès d’iodure d’argent. 4° Vernis. J’ai fait beaucoup d’essais dans l’espoir de vernir les dessins de M. Daguerre d’une manière commode et facile ; non dans le but de conserver l’image avec son entière et inimitable perfection, mais surtout dans le but d’en permettre le décalque, alors même qu’elle auroit perdu quelque chose de son effet. Le vernis résineux m’ont mal réussi. Je ne les conseillerois pas. Ils laissent toujours une apparence louche à l’image. On se trouvera bien, je pense, d’une couche de dextrine appliquée de la manière sui- vante. On verse sur la plaque une dissolution de 1 partie de dextrine pour 5 parties d’eau. J’employe cette dissolution bouillante et quand la plaque en est arrosée, je la fais égoutter et je la laisse sécher dans une situation horizontale. En quelques minutes, la plaque est sèche. On peut la manier sans le moindre inconvénient. Si la couche de dextrine est trop mince, elle s’irise. Avec la proportion que j’indique, cet inconvénient n’a pas lieu. Du reste, il suffit de réitérer l’opération, pour avoir une couche d’épaisseur convenable. // [Feuillet paginé 4] L’emploi de la dextrine a cela d’avantageux, qu’en trempant les plaques dans l’eau chaude, elles s’en dépouillent et reviennent à leur état primitif. Il faut éviter de sécher au feu les plaques couvertes de dextrine, car elles pourroient écailler et la dextrine en se détachant enlèveroit la couche mercurielle et par conséquent le dessin lui-même. 1 [Feuillet paginé 7] 2 [...] C’est à ce double point de vue de la théorie de votre procédé actuel et des appli- 1. Ainsi s’achève, après six lignes, le texte rédigé sur ce feuillet ; le reste de la page est resté vierge. Le détail a son importance (v. note suivante). 2. Ce feuillet et ceux qui suivent, adressés à Daguerre lui-même, appartiennent évidemment à un document distinct de celui que constituent les feuillets précédents. 615 1833 1839

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