Niépce correspondance et papiers

1156 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS M r . Niépce, fut bientôt presenté à quelques uns des membres les plus influents de la Société royale, aux quels il remit son mémoire et plusieurs spécimens très intérrèssants, produits de sa découverte ; mais quoiqu’il ait eu plusieurs entrevues avec ces membres qui avaient pu délibérer pendant plusieurs semaines sur son mémoire, comme M r . Niépce ne voulut pas expliquer son secret, alors le mémoire et tous les spécimens lui furent rendus, et le sujet ne fut plus jamais présenté à la Société. M r . Niépce fut obligé par de pressantes affaires de famille, de retourner en France dans le commencement de fevrier 1828, et environ quinze jours après son départ, son frère mourut à Kiew. Cet événement causa naturellement // une grande interruption dans les recherches scientifiques de M r . Niépce : nous continuâmes cependant une correspondance amicale pendant quelque tems, mais une lettre que je reçus de lui, datée du 9 janvier 1829, fut la dernière. Dans cette lettre comme dans toutes les autres, il parle toujours du succès de ses recherches, et il exprime l’espoir fondé que dans l’été suivant, il sera en état de com- pletter sa découverte, et me promet de me communiquer fidelement et promptement le résultat final de ses longues recherches...! Mais depuis ce jour, (le 9 janvier 1829), je n’avais rien su ni entendu de M r . Niépce, ou de son héliographie, jusqu’au 12 janvier 1839, quand mon attention fut attirée par la Gazette littéraire, rapportant un article de la Gazette de France datée de Paris le 6 janvier 1839, et signé H. Gaucherand, dans lequel je trouvai à ma grande surprise que M r . Daguèrre justement célèbre pour son Diorama, non seule- ment réclame le mérite d’avoir découvert le premier cet art intérrèssant et important, mais veut encore lui imprimer son propre nom. Je me rappele bien que M r . Daguèrre était inti- mement lié avec M r . Niepce ; mais je n’ai jamais entendu ni compris qu’il eût pris une part active aux recherches de M r . Niépce, autrement qu’en l’encourageant à persévérer dans ses recherches. Je sais aussi que M r . Daguèrre était occupé avec zèle de recherches et d’expé- riences dans lesquelles // il obtenait des succès, mais cet objet était différent à ma grande distance de celui de M r . Niepce ; c’est ce que M r . Daguèrre appele maintenant la décompo- sition de la lumière, moyen par le quel il produit l’étonnant et admirable effet de ses repro- ductions du Diorama, et dont les récits merveilleux remplissent les papiers publics. (Voyez le Morning Post) mais sa découverte de la décomposition de la lumière, est une chose gran- dement différente de la découverte de fixer d’une manière permanente les objets par l’ac- tion de la lumière. Quoique cette dernière découverte soit en grande partie également rapportée dans le journal français (voy. la Gazette de France du 6 janvier 1839) dans laquelle on parle pour la première fois du Daguerréotype comme il suit «C’est avec grand plaisir que nous annon- çons l’importante découverte faite par M r . Daguèrre le célèbre peintre du Diorama, &c» et ensuite «M r . Daguèrre a découvert une méthode de fixer les images qui sont representées au foyer d’une chambre obscure» et une seconde fois «MM rs . Arago, Biot, et de Humbold, se sont assurés de la réalité de cette découverte qui mérite leur admiration, et Mr. Arago dans peu de jours, la fera connaitre à l’académie des Sciences» Vers la fin de l’article, l’auteur nous donne l’important avis suivant : «Mr. Daguèrre avoue généreusement que la première idée de ce procédé // lui fut donnée il y a quinze ans par M r . Niépce de Châlon sur Saône, mais dans un tel état d’imperfection qu’il lui a fallu un travail long et persévérant pour atteindre le but» Maintenant je ne pense pas que M r . Niépce ait pu donner quelqu’idée imparfaite il y a quinze ans, car les specimens appor- tés par M r . Niépce, et exposés en Angleterre en 1827 (et dont quelques uns sont encore entre mes mains) étaient tout aussi # ( # Observation ) parfaits que les produits de 1833 1839 De l’été 1833 jusqu’à l’automne 1839

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