Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 1159 cette importante découverte 1 de mes procédés, et la possibilité de les améliorer 2 . Les obs- tacles que j’ai eu à surmonter, tenaient moins effectivement, à la nature de ces procédés, qu’à l’insuffisance de mes ressources dans un art dont la pratique m’est peu familière. Il n’est pas inutile d’observer que cette même application peut avoir lieu sur cuivre comme sur étain. Je l’ai essayée plusieurs fois sur pierre avec succès, et je suis très-porté 3 à croire que le verre serait peut-être préférable. Il suffirait après avoir opéré, de noircir legèrement la partie gravée, et de la placer sur un papier blanc, pour obtenir une épreuve vigoureuse. M r . Daguerre, peintre du Diorama à Paris, m’a conseillé de ne pas négliger ce mode d’application, qui n’aurait pas, il est vrai, l’avantage de multiplier les produits, mais qu’il regarde comme éminemment propre à rendre toutes les finesses de la nature. Parmi les principaux moyens d’amélioration, ceux // que fournit l’optique, doivent être mis au premier rang. J’ai encore été privé de cette ressource, dans un ou deux essais de points de vue à l’aide de la chambre noire, quelque éffort que j’aie fait pour y suppléer par des combinaisons particulières. Ce n’est pourtant, qu’avec cette sorte d’appareil per- fectionné autant qu’il peut l’être, que l’on peut se procurer une fidèle image de la nature, et parvenir à la fixer convenablement. Je regrette de ne pouvoir m’expliquer sur d’autres améliorations plus étroitement liées au principe de ma découverte, et sous ce rapport, plus dignes de quelque intérèt : je m’abstiendrai donc d’en parler, bien convaincu d’ailleurs, que cette explication n’est pas rigoureusement indispensable pour motiver une opinion quel- conque sur l’objet dont il s’agit. Je m’étais proposé un problême important pour les arts du dessin et le la gravure. Si je n’ai pu encore réunir 4 les données nécéssaires à sa pleine et entière solution, j’ai du moins indiqué celles qui dans l’état actuel de mes recherches, peuvent y contribuer plus éfficacement, quoiqu’elles ne soient que secondaires ; on conviendra que la difficulté était essentiellement dans la démonstration du fait // principal ; et cette difficulté vaincue, me semble d’un heureux augure pour les résultats subséquens, que j’ai lieu d’espérer, lorsque je pourrai disposer des moyens d’exécution qui m’ont manqué jusqu’ici. Je ne parlerai point des avantages que promet ma découverte, par suite des diverses applications dont elle est susceptible. Il me suffira de la signaler comme un objet piquant par l’attrait de la nouveauté, pour la recommander peut-être à l’attention des curieux. Je crois devoir déclarer formellement, que je suis l’auteur de cette découverte ; que je n’en ai confié le secret à personne, et que c’est la première fois que je lui donne de la publi- cité. Je me félicite de la faire paraitre dans un pays aussi justement renommé par son goût pour la culture des arts, que par l’accueil et la protection qu’y reçoivent les talens. Le 8 10 bre 1827. Signé Nicéphore Niépce (Copié sur l’original français) Depuis que ce qui précède, est entre les mains de notre imprimeur, nous avons reçu La Quotidienne journal parisien du 20, du courant, qui rompt le silence relativement à 1. Au lieu de « application ». Erreur de transcription particulièrement regrettable, en ce qu’elle porte atteinte à une distinction essentielle que Nicéphore a toujours faite. 2. Au lieu de « l’améliorer ». 3. « Porté » dans l’original. 4. Au lieu de « réunir encore ». 616 1833 1839
RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==