Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1167 Pour M r . Niepce, qui accepte, une pension annuelle & viagère, de quatre mille francs 1 . Ces pensions seront inscrites au livre des pensions civiles, du Trésor public. Elles ne seront pas sujettes aux lois prohibitives du cumul. Elles seront reversibles, par moitié, sur les veuves de MM. Daguerre et Niepce 2 . Art. 7. Dans le cas ou les Chambres n’adopteraient pas, dans la session actuelle, le projet de loi portant concession des dites pensions, la présente convention deviendrait nulle de plein droit, et il serait fait remise à MM. Daguerre & Niepce de leur dépôt cacheté. Art. 8. La présente convention sera enregistrée moyennant un droit fixe d’un franc. Fait triple, à Paris, le 14 juin 1839. Approuvé l’écriture Approuvé l’écriture Approuvé l’écriture Duchatel I. Niépce Daguerre [E.m.p.1] TIMBRE ROYAL [circulaire] [N.s.m.] Rayé deux mots nuls. 625 Ordonnance 3 Paris, 15 juin 1839. Louis-Philippe ordonne de présenter devant la chambre des députés le projet de loi tendant à accorder une pension à Daguerre et Isidore Niépce. PROJET DE LOI LOUIS-PHILIPPE, ROI DES FRANÇAIS, A tous présens et à venir, salut. Nous avons ordonné et ordonnons que le projet de loi dont la teneur suit sera présenté, 1. Maladroitement ou au contraire fort habilement justifiée par la publication des techniques du Diorama, la disparité des pensions accordées à Daguerre et Niépce est aujourd’hui choquante. La thèse selon laquelle le gouvernement aurait ainsi voulu dédommager Daguerre de la perte du Diorama (rigoureusement étran- gère à la question en cause) n’est guère convaincante. Il émane de cette convention et du projet de loi qui en est issu, la nette impression qu’on s’est interrogé sur le moyen de faire oublier l’embarrassant contrat de 1829 (v. 512). Respecter l’équité convenue, c’était y faire dangereusement référence, c’était permettre à Niépce de jouir des mêmes honneurs que Daguerre, c’était provoquer de pertinentes questions quant à cette appellation de « daguerréotype »… Avoir imaginé de justifier, bien ou mal, peu importait, une dispa- rité financière, était une trouvaille. Pour le reste, on pouvait compter sur l’effet d’annonce. De fait, l’affaire connaissant un retentissement mondial, la renommée du directeur du Diorama s’en trouva décuplée, à l’ex- clusion de toute autre considération. 2. Trente ans plus tard, Alphonse et Eugène Niépce, les fils d’Isidore, s’adresseront à Napoléon III dans l’espoir d’obtenir la prorogation de cette pension en leur faveur. 3. Publ. in D. (p. 5). A notre connaissance, on ne s’est jamais étonné que Daguerre ait choisi de publier cette pièce (en l’occurrence un « projet ») plutôt que l’ordonnance du 7 août (v. 631). La raison en est évidente : contrairement à la seconde, celle-ci permettait à Daguerre de se justifier officiellement de la disparité des pensions allouées. Janine Niepce conserve une copie de ce document. 624 1833 1839

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