Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 1197 faisait presque pas changer, tandis que le rayon violet était celui qui avait l’action la plus énergique. Jean-Baptiste Porta inventa la chambre noire, et dès lors on fit des efforts nombreux pour parvenir à fixer les jolies miniatures qu’on voyait sur l’écran de cette chambre car tous regrettaient de les voir s’enfuir aussi facilement. Pour ne pas entrer dans trop de détails, nous ne mentionnerons pas tous les efforts infructueux que l’on a testés et nous arriverons sur le champ à l’invention de M. Niépce qui a précédé celle de M. Daguerre qui l’a conduit au résultat merveilleux qu’il obtient. M. Niepce après une foule de tâtonnements, se servait de plaques d’argent, qu’il enduisait avec du bitume de Judée, dissous dans l’huile de lavande ; le tout était recouvert par un vernis. En chauffant ces plaques, l’huile disparaissait, et il restait une poudre blan- châtre adhérente à la plaque. Cette plaque, ainsi préparée, était la feuille qui, placée au foyer de la chambre obscure, recevait les dessins. Lorsqu’on retirait cette plaque, les images étaient à peine sensible. M. Niépce chercha alors un nouveau moyen pour faire ressortir ces dessins, faiblement accusés par la première opération. Pour cela il trempa ses plaques, une fois retirées du foyer de la chambre noire, dans un mélange d’huile de lavande et d’huile de pétrole. Comment arriva-t-il à cette découverte ? C’est ce qu’il est inutile de dire ; mais enfin, après cette dernière opération, ses images étaient visibles comme celles de nos gravures ordinaires. Il ne restait plus qu’à les laver avec de l’eau distillée, pour que ses des- sins devinssent ineffaçables. Cependant, comme le bitume de Judée est plutôt cendré que blanc, M. Niepce dut chercher encore un moyen d’augmenter les ombres en noircissant plus encore les hachures ; pour cela, il se servait d’un nouveau mélange de sulfure de potasse et d’iode. Mais il ne réussissait pas comme il l’avait désiré, car l’iode se répandait partout et rendait les images plus confuses. Mais l’inconvénient le plus réel de ce procédé, c’est évidemment le peu de sensibilité de l’enduit, car il fallait quelque fois trois jours avant que la lumière eut une action assez prononcée. On conçoit alors que ce moyen n’était pas applicable à la chambre noire, parce qu’il faut que les images soient fixées presqu’instantanément ; le soleil, en changeant, détruit les dessins qu’il forme. Aussi M. Niepce ne pensait-il utiliser son procédé que pour reproduire les gravures, car les gravures ne changent pas à mesure que le soleil monte ou descend. De son côté, M. Daguerre s’occupait aussi du même sujet (et l’Académie a déjà eu connaissance de ses premier essais), lorsqu’il s’associa à M. Niepce et lui apporta tout aus- sitôt une amélioration importante. L’enduit de M. Niepce s’étendait par tamponnement, et par conséquent il n’était pas d’une épaisseur très régulière, et qui plus est d’un blanc irréprochable. M. Daguerre pro- posa donc de se servir du résidu que l’on obtient de l’huile de lavande en la distillant, et, pour la rendre liquide et plus régulièrement applicable, il la fit dissoudre dans de l’éther. Ainsi on avait un enduit uniforme et plus blanc, mais malgré cela l’image n’était pas visible d’abord ; il fallait encore la placer sur un vase contenant une huile essentielle quel- conque, et alors les dessins ressortaient convenablement. Ce n’était pas tout ce que M. Daguerre voulait ; les teintes n’étaient point assez fon- dues, et d’ailleurs la matière n’était pas plus sensible que celle de M. Niepce ; il fallait tou- jours trois jours pour obtenir des dessins. Enfin, voilà le procédé actuel pour lequel le gouvernement vient d’accorder à 633 1833 1839
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