Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 1213 spectre. M. Quetelet vient de me communiquer une lettre dans laquelle Sir John Herschel annonce que son papier sensible ayant été exposé à un spectre solaire très vif , offrait ensuite toutes les couleurs prismatiques, le rouge excepté. En présence de ces faits, il serait certai- nement hasardé d’affirmer que les couleurs naturelles des objets, ne seront jamais repro- duites dans les images photogéniques. M. Daguerre , pendant ses premières expériences de phosphorescence, ayant découvert une poudre qui émettait une lueur rouge après que la lumière rouge l’avait frappée ; une autre poudre à laquelle le bleu communiquait une phosphorescence bleue ; une troisième poudre qui, dans les mêmes circonstances, devenait lumineuse en vert par l’action de la lumière verte, mêla ces poudres mécaniquement et obtint ainsi un composé unique qui devenait rouge dans le rouge, vert dans le vert et bleu dans le bleu. Peut-être en opérant de même, en mêlant diverses résines, arrivera-t-on à engendrer un vernis où chaque lumière imprimera, non plus phosphoriquement, mais photogéniquement sa couleur ! 637 Notice 1 (Coll. J.N.). Inédit 2 S.l.n.d. Description du procédé du physautotype. Modifications apportées à la découverte de M r . Nicéphore Niépce, par M r . Daguerre, en vertu de l’acte d’association passé entre eux, le 14 décembre 1829, enrégistré à Châlon sur Saône, le 13 mars 1830. La substance employée par M r . Daguèrre, est le résidu d’ess qu’on obtient par l’éva- poration de l’huile essentielle de lavande, appliqué en couche très mince, par sa dissolution dans l’alcool. Bien que toutes les substances résineuses ou bithumineuses, sans en excepter une seule, soient douées de la même propriété ; on doit donner la préférence à celles qui sont le plus onctueuses ; plusieurs huiles essencielles, perdent ce caractère, lorsqu’on les expose à une assez forte chaleur. Ce n’est cependant pas sous le rapport de sa prompte décomposition à la lumière, que l’on doit préférer le résidu de l’huile de lavande. Il est des résines, le galipot* par exemple, qui n’ont pas besoin d’un aussi grand degré de calcination, pour donner un résidu qui, dis- sous dans l’alcool, et étendu sur un verre, ou une plaque de métal, laisse par l’évaporation de l’alcool, une couche très blanche, et infiniment // plus sensible à la radiation qui opère cette décomposition ; mais cette plus grande sensibilité, causée par une calcination moins prolongée, rend les images ainsi obtenues, plus faciles à s’altérer ; elles se gercent, et finis- sent par disparaître entièrement 3 . 1. De la main d’Isidore. 2. Il s’agit apparemment de la copie d’une première version du texte que Daguerre fera paraître dans sa bro- chure (op. cit. p. 47). 3. Par rapport à la version publiée par Daguerre,seule connue,c’est ce paragraphe qui présente les différences les plus importantes. Reprenons le commentaire que nous en avons déjà fait (J.L.M. p. 551) : « Dans le manuel de Daguerre,le galipot n’a besoin que d’être dissous dans l’alcool pour être ensuite versé sur le sup- port (verre ou argent). En revanche, dans ce manuscrit d’Isidore, le galipot nécessite un degré de calcination moindre que le résidu de la lavande avant d’être dissous dans l’alcool : c’est d’ailleurs à cette calcination moins poussée que l’on attribue la meilleure sensibilité du galipot par rapport au résidu. Lors de nos expé- 637 1833 1839
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