Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 1215 que la préparation n’apperçoive la lumière : on la laisse dans cet état, le tems nécéssaire à la reproduction de l’image, qui ne peut être limité, car il dépend du plus ou moins d’inten- sité de lumière répandue sur la masse des objets ; cependant il ne faut pas moins de sept ou huit heures pour une vue ; et à peu près trois heures pour les objets très-éclairés par le soleil, et clairs par leur nature. Ceci n’est qu’approximatif, car le foyer de la chambre noire, influe sensiblement sur la promptitude, ou sur // la lenteur de l’opération. Quand on opère sur verre, il est nécéssaire de refletter la couche avec un papier blanc ; mais pour que ce reflet ne soit pas confus, il faut que le côté de la couche, soit posé directement sur le papier, qu’elle le touche parfaitement sur toute sa surface : il est urgent de tendre pour celà le papier sur une planche très-plane, en supposant que le verre le soit aussi ; il faut choisir le verre le plus blanc possible. Quand l’epreuve est restée le tems nécéssaire, on la retire, tou- jours en évitant que le jour ne frappe dessus. Comme on ne voit très souvent aucune trace de l’image, il s’agit de la faire paraitre : on a un bassin en cuivre, ou en fer-blanc, plus grand que la plaque, garni tout autour d’un rebord d’environ 50 millimètres de hauteur ; on le remplit d’huile de pétrole, jusqu’à peu près au quart de sa hauteur ; on fixe la plaque sur une planchette en bois, qui couvre exactement le bassin ; le pétrole en s’évaporant, pénétre entièrement la substance, dans les endroits sur lesquels l’action de la lumière ne s’est pas fait sentir, et lui donne une transparence telle, qu’il semble ne rien y avoir dans ces endroits. // Ceux au contraire, sur lesquels la lumière a agi avec force, ne sont point atta- qués par le pétrole ; ainsi a lieu la dégradation des teintes, par le plus ou le moins d’action du pétrole, sur la substance. Il faut regarder de tems en tems l’epreuve, et la retirer aussitôt qu’on a obtenu les plus grandes vigueurs de ton, car si on poussait trop loin l’évaporation, les plus grands clairs s’attaqueraient, et finiraient pas disparaitre. L’epreuve est alors terminée ; il faut la mettre sous verre, afin d’éviter que la poussière s’y attache ; le souffle seul peut être employé pour l’enlever. En mettant l’epreuve sous verre, on préserve aussi la feuille d’argent plaqué, des vapeurs qui pourraient l’oxider. 637 1833 1839 Collection Janine Niepce.
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