Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1225 S. 2 S. 2 Lettre (Coll. J.N.). Inédit 1 Chalon-sur-Saône, 13 septembre 1855. Fouque à Isidore. Chalon sur Saône, le 13 septembre 1855 2 Monsieur, J’ai l’honneur de vous informer que j’ai reçu l’avis que la préfecture de Mâcon a fait partir hier pour le ministère de l’Intérieur la lettre de M. le Maire de Chalon demandant l’autorisation d’ouvrir une souscription afin d’ériger un monument à la mémoire de M. votre père ; et ce en vertu d’une délibération du Conseil municipal de notre ville 3 . Je vous prie, Monsieur, d’informer Mr. votre ami du départ de cette demande, et le prier de faire les démarches utiles pour que notre souscription soit promptement autorisée par Mr. le Ministre de l’Intérieur 4 . Veuillez, Monsieur, ne pas // oublier de répéter à Mr. votre ami l’ânerie du chef de bureau de la préfecture qui prétend qu’il n’est pas certain que c’est votre père qui est l’in- venteur de la photographie ; et que par conséquent, il n’y a pas lieu à lui ériger, quant à présent, un monument 5 . Il est d’autant plus nécessaire que Mr. votre ami soit instruit de cela, que l’on est toujours tout disposé à accueillir une absurdité qu’une vérité 6 ; étant averti, il pourra, s’il en est besoin, répondre victorieusement tout de suite. C’est ma femme qui vous remettra cette lettre, Monsieur ; je vous prie de me dire le nom et l’adresse à Paris de Mr. votre ami, afin que je le mette en rapport avec deux per- sonnes qui nous seront utiles en cette circonstance ; ma femme me rapportera votre réponse. Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée. Fouque 1. Sans en donner la date, Potonniée a évoqué cette lettre (G.P. p. 154). 2. « Daguerre étant mort, la Société libre des Beaux-Arts lui consacra un monument inauguré dans le cime- tière de Bry en 1852. C’est alors qu’un conseiller municipal de Chalon, Boissenot, proposa d’honorer la mémoire de Niépce par l’érection d’un monument. La proposition fut reprise en 1855 par Chevrier et Fouque. Le Conseil municipal décida l’ouverture d’une souscription à laquelle il contribua pour 5.000 francs » (ib.). 3. Vote du 27 juin. Ce vote sera renouvelé le 27 mars 1857, sans succès (V.F. p. 10). 4. Cet ami était vraisemblablement Astier (v. S. 4). 5. Georges Potonniée, qui évoque cette anecdote, laisse entendre qu’il a été en possession de la correspon- dance d’Isidore et de Fouque que nous publions ici (G.P. p. 154 n. 2). 6. Fouque débutera ses prolégomènes par cette constatation : « Il est évident, incontestable, que si une erreur est introduite dans le public, elle est bientôt, sans examen préalable, acceptée et adoptée par tout le monde comme une vérité. Alors, chacun à l’envi, la prône, la répète, la propage, et l’indifférence du public aidant, elle devient en quelque sorte indélébile. Aussi il est très-difficile, pour ne pas dire impossible, de la détruire tout à fait. Car, comme le dit judicieusement M. Henri Martin, “l’erreur réfutée, terrassée vingt fois, relève vingt fois la tête » (V.F. p. 5). Fait que Fouque lui-même a malheureusement largement contribué à confir- mer ; ceci parce qu’une grande partie du sujet qu’il a traité, les essais et les travaux de Nicéphore, n’était pas de sa compétence.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==