Niépce correspondance et papiers

12 32 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Supplément 2 me batail on de la 83 me demi brigade 1 , et fit en cette qualité la campagne de Cagliari (Sardaigne) 2 et celle de 1793 à l’armée d’Italie, où il se trouva aux attaques des 8 et 12 juin même année. Le 18 ventôse an II, il fut adjoint à l’adjudant général Frottier. ) Parlerai-je de sa moralité, de sa douce piété, et se son penchant qui le portait à faire le bien, à secourir les malheureux ? Nicéphore ainsi que je l’ai dit plus haut, avait fait ses études chez les pères de l’Oratoire, on le destinait (ainsi que son frère Bernard) à l’état éclé- siastique ; il avait été élevé dans le maison paternelle, sous la direction d’un prêtre instruit ( éclairé : c’est assez dire qu’il avait puisé d à ces sources [...] [...], les sentimens pieux, et la pureté des mœurs, qui ne l’ont dont il ne s’est jamais départi. ) Ses frères et lui, n’avaient aucune liaison avec d’autres jeunes gens de leur age ; aussi devenus hommes, ils vivaient isolés, ne voyant ( seulement ) les personnes que les égards, les convenances sociales, leur fesaient un devoir de visiter. Cet isolement, pénible, je dirais même affligeant pour beau- coup d’hommes, était dans leurs habitudes, et loin de s’en plaindre, ils s’en réjouissaient, car ils n’étaient point détournés de leurs travaux ! (sa bienfaisance, à Nice, à Chalon &) Nicéphore et Bernard étaient destinés à l’état éclésiastique, l’ainé des trois frères auquel appartenait la charge de receveur des consignations, devait aussi comme chef de famille avoir une large part dans la fortune de ses pere et mère, ainsi que l’autorisait à cette époque, une loi tant soit peu barbare ! ... Quand à son Nicéphore, avec une aussi belle ame était non seulement un homme pieux, d’un esprit élevé, d’une instruction solide et complete, mais il alliait encore à ces bienfaits d’une bonne éducation, l des bienfaits que ( plus précieux dont ) la nature ne ( n’est pas toujours ) prodigue, pas je veux parler sa belle ame se reflétait dans ses paroles et dans ses actions, heureux qu’il était, lorsqu’il lui était donné de faire le bien ! ... nombre Je dois par respect pour sa volonté modestie passer sous silence des faits qui prouvent jus- qu’à quel point il se laissait aller au désir de rendre service ! ... avec quelle bonté, avec quelle touchante sympathie, avec quelle abnégation // de ses propres intérêts, il tendait une main généreuse à ceux qui imploraient son secours... ! Cependant, Un trait qui dépeint la bonté de son ame, et que je puis raconter car je ne le tiens pas de lui, donnera une juste idée de sa charité. Nicéphore était alors attaché au district de Nice ( alors membre de l’administration du district de Nice ) : l’argent était rare dans ses poches, malgré les secours que sa mère alors résidant à Paris 3 , lui faisait parvenir à grands frais ; un jour, ce jour là, les poches étaient complettement à sec ; un malheureux en haillons lui tend la une main suppliante ; Nicéphore est au desespoir de ne pouvoir sou- lager une si grande misère, mais il apperçoit à travers les ouvertures des lambeaux qui cou- vraient à peine le corps de ce malheureux, que le premier et le plus utile vêtement lui manque : attendez mon ami lui dit-il ; puis entrant dans une allée sombre, il ôte lestement sa chemise et la lui donne ; prenez celà, puisque je n’ai rien autre à vous donner... ! 4 Nicéphore avait été contraint à la suite d’une maladie épidémique dont il fut atteint, 1. Erreur incombant à Nicéphore lui-même (v. 106). 2. Erreur consécutive à la précédente (v. 84). 3. Cette simple précision est de première importance. Qu’Isidore ait su que sa grand-mère paternelle avait eu des attaches parisiennes pendant la Révolution, tend à indiquer qu’il savait globalement quelle avait été la situation familiale à cette époque et qu’il ignorait moins qu’on ne pense l’existence de sa tante Claudine (v. 3n). 4. Anecdote que Fouque n’a pas publiée.« Nous devons donc, à notre grand regret, nous abstenir de narrer les œuvres de charité de notre illustre compatriote », a-t-il écrit (V.F. p. 31).

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