Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 12 33 S. 7 d’abandonner le service militaire ; il était alors attaché à l’état major du général Kervegen, qui lui portait une affection toute particulière. Nicéphore atteint d’une maladie épidémique, qui fesait beaucoup de victimes dans l’armée, et dans la ville de Nice, dût sa guérison ( son salut ) aux soins vigilans d’une jeune femm veuve et de sa mère, propriétaire de la maison dans laquelle il avait trouvé un loge- ment : cette dame ( jeune ) veuve, jeune, belle Nicéphore par un sentiment dicté par la reconnaissance, épousa la veuve qui était encore jeune, et parée des attraits séduisans qui caractérisent les femmes du midi des pays méridionaux. Cette maladie, dont la convalescence fut très-longue et exigea de grands ménagemens, détermina Nicéphore et sa femme, à quitter Nice, et à aller respirer à la campagne, un air plus pur : il loua une charmante habitation à S t Roch, près de Nice ; les soins incessans de sa tendre épouse, la tranquillité ( d’esprit ) , et l’odeur bienfaisante de nombreux orangers, eûrent bientôt completté sa guérison. Ce fut alors, que son frère aîné, embarqué comme ( en qualité de ) volontaire ( à Toulon ) , le 19 X bre 1791 sur la flute le Dromadaire commandée par le lieutenant de Sebi vaisseau Sebire ; et le 4 floréal an 2 employé en qualité d’aspirant volontaire sur la frégate la Modeste, commandée par le c n Dommergue, au port de Boulogne, après avoir parcouru les mers, vint le rejoindre à s dans sa retraite à S t Roch 1 . Ennemis de toute intrigue, vivant tranquilles, confondant dans le sein de l’affection la plus pure, toutes leurs pensées, ils se croyaient à l’abri de toute réaction de la part d’un pays conquis, mais point entièrement soumis ; il furent bientôt convaincus qu’ils ne s’étaient point trompés. ( Des bandes armées ) Des de paysans piémontais, que l’on nommait les barbets, et qui n’éta s’étaient formées en ( n’étaient autre que ) des compagnies franches (des guerillas au Mexique) // ayant à leurs têtes des chefs, parcouraient la cam les environs de Nice, et atta- quaient les détachemens de l’armée française : car c’était uniquement aux Français qu’ils en voulaient 2 . Ces chefs avaient des intelligences avec certains habitans de Nice, qui supportaient avec peine regrettaient amèrement d’appartenir à la France, et qui espéraient encore par- venir à secouer le joug de ( imposé ) par la victoire ! Des notes secretes étaient adressées a ces chefs, sur les Francais employés à Nice ! 3 Ces notes furent probablement favorables aux deux frères Niepce 4 , ( tant il est vrai que l’honnête homme est toujours respecté ) car, un soir que l’on avait signalé ( sur les bords du Var ) une bande de barbets, et que l’on avait engagé inutilement les habitans de S t Roch, à rentrer en ville dans la crainte d’un danger imminent ; les frères Niepce apperçurent au tomber de la nuit, un individ personnage inconnu, qui entrait dans leur jardin, par une petite porte ayant ouverture sur un torrent sec alors, et que l’on nomme Paillon, ou Payon. Ce personnage mystérieux s’approcha courtoisement d’eux et leur dit : Rassurez- vous Messieurs, je vous connais ; je suis le chef des barbets, et il ne vous sera fait aucun mal, . 1. Remarquer qu’Isidore ne dit pas que l’arrivée de Claude était « imprévue », contrairement à Fouque qui a pris seul, semble-t-il, cette liberté (op. cit. p. 27). 2. V. 98n. 3. Fondée ou non, cette simple précision, laissée de côté par Fouque, rend plausible la fameuse anecdote qui lui fait suite. 4. Faut-il en déduire que Claude était arrivé à Nice avant que Nicéphore eût quitté la Commission du district ? Potonniée, pour qui « la révolution de Thermidor ne fut sans doute pas étrangère à la décision des Niépce » de se retrouver, a parlé de la fin de l’année (G.P. p. 80).
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