Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 12 39 S. 8 la nuit, un personnage inconnu qui entrait dans leur jardin, par une petite porte ayant ouverture sur un torrent, sec alors, et que l’on nomme Paillon, ou Payon. Ce personnage mystérieux s’ap- procha courtoisement d’eux et leur dit : “Rassurez-vous, Messieurs, je vous connais ; je suis le chef des barbets, et il ne vous sera fait aucun mal, vous pouvez rester ici sans crainte”. Les frères Niepce, touchés de cette bienveillance, lui en témoi- gnèrent leur reconnaissance, et il disparut par la même porte qui avait facilité son entrée. Assurés désormais d’une parfaite tranquillité, les deux frères, que leur tendre et mutuelle affection avait réunis, purent don- ner un libre cours à leurs gouts pour les sciences. Ce fut dans cette agréable retraite de S t . Roch, qu’ils conçurent la première idée d’un moyen de propulsion pour un batiment, sans le secours de voiles, ni de rames ; ils employèrent à la réa- lisation de cette idée qui leur souriait même en raison des dif- ficultés qu’ils auraient à vaincre, les ressources pécuniaires dont ils pouvaient disposer ! Mais le temps, cet océan sans limites, marchait rapidement lui aussi sans voiles, sans rames ! et le premier jalon d’un nouveau siecle qui s’annonçait sous de favorables auspices, détermina les frères Niepce à rentrer au foyer paternel. Le 23 juin 1801, ils arrivèrentés à Chalon s/S avec M me Agnès Romèro epouse de Nicéphore, et un fils agé de 4 à 5 ans 1 , ils reçurent les tendres baisers d’une mère et d’un frère, dont ils avaient été séparés pendant dix bien tristes années...! remplies de tristes incidens, et des plus cruelles péripéties..! 2 Dès ce moment, les frères Niepce purent se livrer sans relache à leur goût pour les sciences : plusieurs machines fort ingé- nieuses, dont ils ne cherchèrent à tirer aucun parti, furent le résultat de leurs travaux. L’idée même qui avait germé dans leur esprit, pendant leur séjour à St. Roch, fut reprise conti- nuée avec ardeur, et le 15 9 bre 1806, ils prirent collectivement un brevet d’invention de 15 ans, pour une machine qu’ils nom- mèrent pyréolophore. (voir // Une lettre de Nicéphore, datée de Nice le 10 messidor an 8 et à l’adresse de son frère Bernard à Chalon s/S fera mieux connaître ceux ( ce ) qu’étaient les barbets. “A l’égard des barbets, ils n’ont pas cru devoir démentir l’opi- nion que six années de brigandage et d’assassinats avaient donnée d’eux, et sans la fermeté des Autrichiens dont ils étaient mal vus et assez mal menés, la malheureuse ville de . 1. Ici s’achève le brouillon précédent (v. S. 7). 2. Allusion aux heures sombres de la Révolution, aux « obscures calomnies » lancées par leurs « ennemis », aux perquisitions de 1799, etc. dans leurs bonnes inten- tions, et dans la vie reti- rée leur genre de vie ( retirée ) , avaient cru pouvoir résister sans à la prudente invitation qui leur était faite, pour la période de

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