Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 12 4 5 S. 1 2 nouveau déni de justice à l’endroit de la priorité de M. votre père à la découverte de la pho- tographie ; vous seul pouvez, du moins je l’espère, me donner les moyens d’établir d’une façon irrécusable et définitive, cette priorité. Vous avez, Monsieur, donné in extenso dans votre brochure historique de 1841, pages 29 à 34, l’acte de société fait entre // Mr votre père et Daguerre, en 1829. Avez vous l’original de cet acte portant la signature autographe de Daguerre ? Si vous avez cet acte, je vous prie de me le confier, afin que je puisse le reproduire littéralement par le procédé autographique, et mettre enfin par cette reproduction, un terme à tous les doutes et à toutes les négations. Le public, en voyant la signature autographe de Daguerre au bas d’un acte authen- tique, et dans lequel il lira la déclaration de Daguerre, par laquelle il reconnaît lui-même la priorité de votre père à la découverte de la photographie, ne pourra plus mettre cette prio- rité en doute. Je vous prie, Monsieur, de me communiquer également les originaux des deux traités que vous avez faits et signés avec Daguerre. Veuillez aussi me dire ce qu’est devenue l’as- sociation que vous avez contractée avec ce dernier, et si elle a produit quelques résultats. Avez vous, Monsieur, la correspondance de Daguerre dont vous parlez dans votre bro- chure ? 1 Si oui, vous m’obligerez de me la communiquer aussi ; qui sait si je n’y découvri- rais pas un mot une phrase qui jetteront un nouveau jour sur les prétentions des détrac- teurs de votre père. // Je vous prie encore de me dire si tout ce que vous affirmez dans votre brochure est rigoureusement exact ; car j’en reproduis en vous citant, quelques passages, et il ne faut pas s’exposer à les voir réfuter par des actes authentiques qui pourraient être en la posses- sion de nos adversaires ; Veuillez également me donner ou plutôt m’indiquer la position sociale et les titres actuels de Mrs vos fils ; car je mentionne leur existence à titre de petits fils de votre père 2 ; Si je n’ai pas indiqué le prix de mon livre, c’est que cela m’est encore impossible ; la reproduction de l’acte de société de votre père avec Daguerre par le procédé autographique, me coûtera fort cher ; je désire en outre tâcher d’orner mon volume du portrait de votre père au moyen de la photographie. Le pourrai-je ? je ne le sais pas encore. Toutefois, j’es- père que le prix du volume ne dépassera pas cinq francs ; je ferai même en sorte qu’il ne coûte que quatre francs ; je ne sais si j’y parviendrai. // Cette publication n’est pas une spé- culation ; je désire seulement rentrer dans mes déboursés ; l’honneur d’attacher mon . 1. Isidore y disait posséder « toutes ses lettres » (I.N. p. 20). Depuis cette époque, 30 lettres de Daguerre à Nicéphore, avaient été remises à Hamel. Plusieurs autres avaient été cédées en 1860, à un certain A. Guérin, demeurant 6 place St Germain des Prés. Le 24 septembre cette année-là, ce dernier avait écrit à Isidore : « Je ne saurais vous exprimer toute ma reconnaissance du précieux cadeau que vous avez bien voulu me faire des lettres de MM. Niépce & Daguerre, accompagnées d’une épître si aimable [...] ». Comme complément des lettres autographes, A. Guérin avait espéré se procurer un portrait de Nicéphore (coll. J.N.). La question de Fouque incite à penser qu’Isidore se garda bien de lui révéler ces divers dons. 2. Isidore leur en faisait le reproche en 1860 déjà : Alphonse et Eugène avaient une forte tendance à végéter (lettre du 6 janvier à Eugène ; coll. M.B.). Au début de 1866, tout en remerciant Eugène qui lui avait adressé ses vœux, Isidore avait répondu : « Pour vous, mes chers enfans, le vœu le plus ardent que nous puissions former, c’est de vous voir prospérer, et de savoir qu’un jour vous serez à l’abri de la misère ; mais qu’il y a encore à faire pour en arriver là...! Vous travaillez, c’est bien, mais que gagnez-vous, juste pour vivoter du jour au jour ! Vous voilà arrivés entre trente et quarante ans, sans aucune réserve ; la 50 aine viendra sans modification importante, puis on vous trouvera trop vieux pour remplir un emploi quelconque, et vous serez sur le pavé » (lettre du 8 janvier au même ; coll. M.B.).

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