Niépce correspondance et papiers

12 52 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Supplément La planche d’étain déposée au musée de Chalon, et représentant le Christ portant sa // croix, et ayant a au verso, cette mention : Dessin héliographique inventé par J.N. Niépce, 1825 1 ; cette inscription est-elle écrite par votre père ? avez vous été témoin des opérations concernant le portrait du cardinal d’Amboise dont vous me parlez ? si oui (ou même non), dites mois le mois de 1826 où elles ont été faites, et ce qui se rapporte à ces opérations. Ce d’Amboise est-ce le ministre de Louis XII ? Avez vous été témoin des opérations relatives au portrait de Pie VII, en 1822 ? si oui, donnez moi des détails. Est-ce que vous n’aviez pas lu les lettres que vous m’avez confiées, lorsque vous avez composé votre brochure en 1841 ? car si vous les aviez lues, vous auriez pu d’un seul coup river les clous de vos adversaires 2 . Nous parlons bien de M. votre père et de votre oncle, ainsi que de leurs travaux ; mais nous oublions, pas moi, mais vous, un personnage essentiel qui doit avoir sa part dans mon livre ; ce personnage, c’est vous, mon cher Monsieur. Je sais que vous aussi, vous vous êtes occupé et que vous vous occupez même encore d’arts industriels, de mécanique, d’hélio- graphie, &a. Veuillez donc, je vous prie me rédiger ma note à cet égard ; veuillez aussi me dire par la même occasion la date de votre mariage ; et quelques mots de votre beau père M. de Champmartin que j’ai beaucoup connu, qui venait souvent chez moi me communi- quer des vers, dont l’esprit était un peu gaulois, et la musique qu’il // composait ; car il était un mélomane zélé ! Dites moi aussi je vous prie l’origine de la maison du Gras ; ayant fait l’historique de celle de l’Oratoire, je désire faire aussi celle du Gras. A-t-elle été bâtie par votre famille ? à quelle époque ? une partie accuse des constructions comme on les faisait vers le milieu du siècle dernier. A propos, plusieurs lettres de votre père mentionnent votre séjour à Paris et à Versailles en 1816 et 1817 ; qu’y faisiez vous ? si toutefois ma question n’est pas trop indis- crète ; je dois me mettre d’accord avec moi-même ; car je dis que vous avez été témoin de la plupart des opérations de M. votre père, et dans les extraits que je donne de ses lettres, il parle que vous êtes à Paris et à Versailles. Y êtes vous resté longtemps ? Quant à mon livre il sera du même format que le Gallia, mais surtout des lettres de Mme de Maintenon 3 , et le papier, dont je me suis déjà occupé, sera au moins aussi beau que celui de ce dernier volume. Vous savez que de belles marges font mieux ressortir le des- sin que de petites marges. Je vous prie d’agir en conséquence. J’ai grande hâte de voir ce portrait 4 . 1. Cette plaque faisait partie des cinq réalisées par Niépce qui disparurent des collections du Musée Denon en 1976 et ne furent retrouvées qu’en 2000. D’après les commentaires parus dans la presse, l’image portée par cette plaque (que nous n’avons pas observée) serait maintenant « presque totalement effacée » (Paris- Match, 19/10/2000, p. 96). Ceci appelle plusieurs commentaires : 1° s’il s’agit bien d’une plaque d’étain, celle- ci ne peut être que postérieure à 1826 ; 2° si l’image s’est effacée, c’est qu’elle n’était pas gravée.Dans ce cas, ou bien elle est postérieure à 1827 et il s’agit d’une image au bitume de Judée visible en négatif ou positif comme le point de vue pris de la fenêtre, ou bien elle est postérieure à 1828 et il s’agit d’une image sur argent obtenue par traitement aux vapeurs d’iode de l’image négative au bitume. Seul un examen de la plaque permettrait de conclure. 2. Regret de moindre importance si l’on songe à toutes les erreurs, approximations et lacunes qui caractéri- sent cette brochure. Préjudiciables à la vérité, récupérées par tous les historiens, elles sont aujourd’hui encore largement répandues. 3. Du Gallia christiana et de ses auteurs ... et Quatre lettres inédites de Madame de Maintenon ..., deux ouvrages in- 8° qui avaient été publiés par Fouque. 4. Le portrait de Nicéphore, déjà évoqué plusieurs fois par Fouque.