Niépce correspondance et papiers

12 78 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Supplément S. 44 Lettre (Coll. J.N.). Inédit S.l., 16 juillet 1867. Fouque à Isidore. 16 juillet 67 Cher Monsieur Niépce, J’ai reçu ce matin votre lettre contenant la réponse de Mr. votre fils à l’égard de la planche du portrait de votre père. Cette réponse est loin de me rassurer. Elle me laisse une incertitude qui peut encore durer longtemps encore. Il ne faut pas songer à employer le moyen indiqué par votre fils, d’envoyer plus tard le portrait à ceux qui auront acheté le livre : ce moyen est impraticable. Il faut donc en attendant que je reçoive la planche, que j’obvie au grave inconvénient qui m’incombe à la dernière heure au sujet du portrait. J’ai vu ce matin Mr. Bourgeois ; je lui ai raconté le facheux contre-temps que j’éprouve ; il m’offre de me venir en aide, et de me faire une centaine, plus // ou moins, d’exemplaires du portrait de votre père, d’après le buste qui a servi à faire les épreuves que vous avez envoyées à Paris pour faire graver la planche. Monsieur Bourgeois me tirerait ou ferait, si vous aimez mieux cette expression, un portrait dans le genre de ceux qu’il fait des per- sonnes qui font faire leur portrait photographié 1 . Je ne ferai toutefois faire des exemplaires par ce moyen, qu’au fur et à mesure de la vente, jusq et seulement jusqu’à ce que j’aie reçu la planche qui se grave à Paris. C’est le seul moyen qui me reste pour sortir tout de suite de l’embarras où je me trouve, qui me permettra de ne pas retarder la publication de mon livre. Il est vrai que ce moyen de sortir d’embarras me coutera fort cher, mais je préfère l’em- ployer que de rester dans l’incertitude et déranger toutes mes combinaisons et mes projets ; car si je veux profiter de l’Exposition, je n’ai pas un moment à perdre 2 . Je vous prie donc, cher Monsieur Niépce, // d’envoyer ; soit à moi, soit à Mr. Bour- geois le buste de votre père, afin qu’il puisse s’occuper tout de suite de le reproduire comme il me l’a promis. Mais il faut se [...] bien se garder qu’on le sache à Paris, car sachant que j’emploie ce moyen pour sortir momentanément d’embarras, ils ne se dépêcheraient pas de graver la planche ; il faut au contraire les pousser de plus en plus, afin que j’aie cette planche promp- tement, et que j’emploie le moyen de Mr. Bourgeois que le moins possible ; car je ne ferai faire des épreuves que peu à la fois, à cause du prix. J’ai écrit hier, ainsi que je vous l’ai dit, à Mr. votre fils, et l’ai supplié de voir et Mr. Niépce de St. Victor et le graveur. Il va sans doute me répondre ; s’il me fait une réponse rassurante je vous en ferai part ; mais en attendant, je vous prie d’envoyer le buste de votre père, ici, au reçu de cette lettre. Si j’avais le portrait, je mettrais en vente le volume jeudi ou samedi au plus tard ; car il n’y a plus qu’une feuille à tirer : tout est composé. Si vous écrivez à Mr. votre fils, ayez la bonté de le prier de presser la gravure de la planche, afin que je puisse arrêter promptement le tirage que Mr. Bourgeois va faire, et qui 1. Paul Bourgeois, le photographe de Chalon (v. S. 30), proposait de tirer des photographies sur papier à partir du négatif (le cliché) exécuté par Isidore et Vachet. 2. La planche gravée n’arrivant toujours pas, Fouque songeait à coller, en frontispice de son livre, les tirages photographiques proposés par Bourgeois.Mais le coût des photographies collées s’annonçait de beaucoup supérieur à celui de l’impression envisagée. Il est à remarquer en outre qu’une photographie n’est pas stable indéfiniment, alors qu’une image imprimée est inaltérable.

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