Niépce correspondance et papiers

1290 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice ment rassembler pièce à pièce l’appareil et les principaux accessoires nécessaires à la réalisation de clichés par la méthode Niépce-Daguerre 1 . Il s’empressa d’envoyer tout cela à l’Académie des Sciences, personne ne les ayant encore en sa possession. “Il n’y a encore aucun appareil pour le public, écrivait-il, ils seront fabriqués par souscription chez le propriétaire d’un magasin, Giroux, avec lequel Daguerre s’occupe à présent de la vente”. Avec l’appareil et les accessoires, Hamel envoya aussi à l’Académie des vues obtenues par la méthode de Niépce et Daguerre, réalisées par Hamel lui-même avec l’aide d’Isidore Niépce [...] Il est noté par exemple dans les procès-verbaux de l’Académie qu’en novembre 1839 Hamel expédia des vues des Tuileries, du Louvre et d’autres bâtiments, “représentant des sujets dans leur état natu- rel, pour ainsi dire, et non inversés de droite à gauche”. Ces vues étaient réalisées par Isidore Niépce à l’aide d’un appareil muni d’un miroir [...] Indépendamment de son aide, Isidore Niépce intéressa tant Hamel à la question de savoir qui, en fait, de Daguerre ou de Niépce, se trouvait être le premier inventeur de la photographie et quel était leur rôle exact dans cette invention, que Hamel proposa de s’occuper de ce problème et, du fait de ses rapports amicaux avec Isidore Niépce, reçut de lui tous les documents rassemblés par ce dernier sur l’histoire de l’invention. Cela aussi, Hamel le communiqua à la Conférence de l’Académie des Sciences. Dans la notice du procès-verbal de la première Section, en date du 29 novembre 1850 (§ 238), on peut lire : “L’académicien Hamel a présenté à la Section la correspondance originale de MM. Niépce, Bauer, Lemaître, Vincent Chevalier, Daguerre et d’autres, relative à l’origine et à l’es- sor rapide de la photographie, correspondance dont il est redevable à Isidore Niépce, et qui contient des documents susceptibles de nous éclairer sur la priorité de cette importante invention. M. Hamel s’occupe de l’historique des faits relatifs à cette question 2 d’après les documents dont il est provisoi- rement en possession 3 et il demande à la Section de l’autoriser à témoigner à M. Isidore Niépce la reconnaissance de l’Académie pour cette intéressante communication” 4 [...] Le 10 septembre 1862, alors qu’il était à Londres, Hamel mourut. Ses documents scientifiques pas- sèrent par héritage à son neveu, Guillaume Hamel, demeurant à Saint-Petersbourg à l’époque. Celui-ci en remit une partie à l’Académie des Sciences en 1863 et 1868 [...] Après quelques années, en 1875, Guillaume Hamel, qui se trouvait à Nisk près de Perliza (Silésie), proposa à l’Académie d’envoyer les autres documents laissés par son oncle, parmi lesquels se trou- vait la correspondance relative à l’invention de la photographie. Dans sa lettre (en date du 26 mars) il écrivait : “M’étant occupé du rangement définitif des manuscrits hérités de mon oncle, l’académicien Hamel, j’ai trouvé un certain nombre de manuscrits originaux rassemblés par lui avec beaucoup de peine pendant quarante à cinquante années, manuscrits qui devaient être utilisés dans des ouvrages qu’il comptait faire publier [...] Il est resté une correspondance de Niépce qui devait trouver sa place dans l’historique de la découverte de la photographie, œuvre que mon oncle n’eut pas le temps d’entreprendre”. En avril de la même année, ces documents furent transférés à l’Académie. Dans l’inventaire qui s’y trouvait joint était indiqué : “Briefschaften Niépce”. 1. Attention ! Ce que Knazev appelle « la méthode Niépce-Daguerre » n’est pas le physautotype (tombé dans l’oubli en 1949) mais le daguerréotype. 2. Knazev précise plus loin qu’au cours des années qui suivirent, d’autres problèmes techniques et industriels tinrent Hamel à l’écart de ses recherches sur l’invention de la photographie, et qu’à sa connaissance le tra- vail projeté ne vit pas le jour. 3. Par la suite, notamment tout au long de sa collaboration avec Fouque, Isidore se gardera bien de se vanter de ce prêt (v. S. 16n). 4. Knazev ajoute que la proposition fut approuvée par la Section.

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