Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1301 App. III Résultat. Par les récapitulations générales. Il paraît qu’en comparant les bichets neufs et l’ancien, avec l’ancienne matrice du quart il y a une si légère différence qu’elle doit être regardée comme nulle dans l’usage, qu’en les compa- rant avec les huitièmes et seizièmes anciens, on les trouve parfaitement égaux, qu’en compa- rant les bichet et demy-bichet neufs avec les anciens bichet et demi-bichet, la différence de leurs contenues mesurées de même en grains n’est pas considérable et qu’elle se réduit à peu de chose, mais cette différence étant devenue très sensible dans l’opération avec l’eau il a paru essentiel d’en rechercher la cause, et il nous a été observé à ce sujet par le Sieur Lafabregue qu’elle provenait de la barre horizontale dont sont armés les bichet et demi-bichet anciens et que cette barre qui produit une diminution dans la capacité de la mesure lorsqu’on la remplit d’eau, produit au contraire une augmentation lorsqu’on la remplit de grains ; ce fait étant en lui même assés bizarre, le Sieur Niepce a dit qu’il l’avoit remarqué dans les vérifications par- ticulières que le Sieur Lafabregue avoit faites de ces mêmes mesures auxquelles il s’étoit trouvé présent et qu’il s’étoit occupé d’en donner l’explication dans une dissertation dont il feroit lec- ture si on le jugeoit à propos. Dissertation sur la différence qu’il y a entre un bichet armé d’une barre et un qui ne l’est pas, par M. Niepce chef des bureaux de la police. Lorsqu’on fait la comparaison de la matrice neuve du bichet avec la matrice actuelle, par l’ex- périence de l’eau, on a trouvé entr’elles un rapport qui est précisément celui de leur capacité absolue. Ce rapport une fois déterminé, il paroissoit naturel de présumer qu’il se trouveroit le même en faisant l’expérience avec des grains, mais on a trouvé au contraire que la capacité de la matrice ancienne qui est armée d’une barre et d’une chandelle excedoit dans cette expé- rience en grains la capacité donnée par celle de l’eau ; et cependant la capacité de la matrice neuve s’est toujours trouvée la même. Ce phénomène dont on s’est assuré par plusieurs expériences ne sçauroit se révoquer en doute ; mais pour le rendre plus sensible et parvenir à l’expliquer, il est à propos de l’énoncer dans toute la généralité dont il est susceptible. Pour cela supposons deux mesures reconnues par le moyen de l’eau parfaitement égales en capacité, dont l’une telle que la matrice actuelle du bichet seroit traversée d’une barre horizontale et diamétrale soutenue par une autre barre verticale placée au centre de la mesure, que l’on nomme chandelle, et l’autre mesure construite sans barre horizontale ni chandelle. Si on remplit de grains ces deux mesures par le moyen d’une tremie, en suivant le procédé décrit dans les opérations expérimentales, on trouvera que la mesure armée d’une barre et d’une chandelle contiendra plus de grains que celle qui est absolument nue quoique toutes deux soient reconnues de la même capacité : il y a plus, si l’on prend une mesure telle que la matrice neuve du bichet construite sans barre ni chandelle, et qu’on la remplisse de grains avec la trémie elle en contiendra moins que lorsqu’on y aura ajusté une barre et une chandelle qui semblent cependant devoir diminuer par leur volume la quantité de grains qui peut entrer dans cette mesure. Quelque bizarre que soit ce résultat, c’est néanmoins un fait dont on s’est assuré par l’expérience suivante répétée plusieurs fois avec tout le soin possible. On a d’abord rempli de millet blanc par le moyen de la trémie, la matrice neuve du bichet construite sans barre et sans chandelle, et on a trouvé qu’elle contenoit 93 marcs pesant ; on a ensuite ajusté

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