Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1303 App. III qu’on compare ce qu’elle contiendra dans chacun des cas que nous avons supposés, on verra pour lors que conformément aux principes la mesure armée d’une barre et d’une chandelle contiendra moins de grains que celle qui est dénuée de ces pièces, au lieu d’en contenir davan- tage, comme on l’avoit d’abord remarqué ; donc l’augmentation de grains produite par la barre n’est qu’accidentelle. Il est important d’observer que ce phénomène n’a constamment lieu que [si] l’on remplit la mesure par le moyen d’une trémie, mais dans l’usage ordinaire on s’en sert très rarement ; au contraire la manière dont on mesure communément peut donner lieu pour la même mesure à des variétés plus considérables et qui même n’auront rien de commun avec ce phénomène. Chaque mesureur ayant, s’il est permis de l’exprimer ainsy, un tour de main par- ticulier qui doit encor varier pour chacun, il en résultera que la même mesure mesurée par des mains différentes ou menée plusieurs fois par la même main ne donnera jamais exactement la même quantité de grains. Il faut donc conclure de tout ceci : 1° qu’on n’auroit jamais pû obte- nir assés de précision en comparant les matrices neuves avec les anciennes par le moyen des grains, même en se servant de la trémie, puisqu’on a vû que quoique ce soit un moyen uniforme, il en résulte un phénomène aussi singulier et aussi opposé aux principes de la stéréométrie que celui qui a donné lieu à ces observations, mais que de nécessité il a fallu se servir de celui de l’eau ou d’un fluide quelconque, moyen infaillible et sûr, quand on y apporte autant de précau- tion qu’on en a pris pour les expériences mentionnées dans le procès verbal, 2° qu’on a dû se déterminer à construire les matrices neuves sans barre ni chandelle, puisque ces pièces qui ne se trouvent point dans les mesures qu’on délivre au public ne peuvent que nuire à l’échan- tillage ; d’ailleurs il est prouvé par plusieurs personnes qui ont connu la matrice originale qui s’est égarée, qu’elle étoit absolument nue et que ces pièces n’ont été mises à la matrice actuelle que pour la renforcer, le cuivre dont elle est construite étant trop faible pour résister aux acci- dents qu’une matrice servant journellement est dans le cas d’éprouver. Ces observations sont aussi une preuve de l’attention scrupuleuse avec laquelle on s’est occupé de la refonte des matrices afin de parvenir à leur donner les dimensions qu’elles doivent avoir. On croit n’avoir négligé aucune des réflexions qui pouvoient faire approfondir un sujet aussi important et aussi délicat, et on se flatte d’avoir prévenu l’effet des raisonnements par lesquels une critique superficielle pourroit insinuer au public, qu’en réformant les matrices on a pû y faire des changemens qui altèrent des mesures qu’il est si important pour le commerce de conserver à l’abri de toute variation. On pourroit par exemple, penser que c’est gratuitement qu’on a établi que la mesure du bichet de Lyon équivaloit parfaitement à un pied cube de roy, et que pour lui donner cette capacité on a altéré ses dimensions, puisque si on s’arrêtoit à la comparaison de la matrice neuve avec l’ancienne éprouvée avec l’eau, on verroit que la matrice neuve contient trois marcs cinq onces de plus équivalant à quarante quatre pouces 26/35 de pouce cube ; différence absolument égale à celle trouvée par l’expérience en grains rapportée au commencement de cette dissertation ; mais si on fait attention à la cause de cette différence de la matrice neuve avec l’ancienne, elle prouvera sensiblement la justesse des dimensions qu’on a données aux nouvelles matrices, et que la capacité d’un pied cubique donnée à celle du bichet est plus certainement le vray bichet de Lyon que ne l’est la matrice ancienne dans l’état d’altération où on l’a trouvée. Effectivement en jettant un coup d’œil sur le tableau de récapitulation on verra qu’en prenant quatre fois la capacité de la matrice ancienne du quart, on a la valeur du bichet plus forte que par la matrice ancienne du bichet et cela parce que les quarts ayant infiniment moins servi ont été plus à l’abri des altérations occasionnées par les accidents et par le frottement de la racloire dont on se sert dans l’opération de l’échantil. Comparant ensuite les quarts anciens et leurs

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