Niépce correspondance et papiers
1328 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice Saône, où elle s’était retirée après avoir quitté Seurre 1 . Elle cru pouvoir profiter de cette ancienne liaison pour faire la fortune de sa famille, et se placer elle-même auprès de Madame Bonaparte. Elle n’a pu réussir qu’à obtenir une conservation pour un de ses frères, et a échoué sur le reste, notamment à obtenir une place de receveur général pour Ligeret, receveur particulier à Semur, frère de Ligeret percepteur d’Aisy 2 [...] § 4. Le général Thiard 3 . [...] Dans aucune ville il [Napoléon] ne fut reçu avec le même enthousiasme qu’à Chalon 4 . Ni avant ni après nous ne vîmes une affluence aussi considérable. Tous les députés de la noblesse du bailliage de Chalon (et même plusieurs de ses députés du tiers- état) siégeaient du côté droit [...] Je ne lui présentai en audience particulière que M. de Fontanges [...] ; M. de Montchoisy [...] ; le marquis de Beaurepaire [...] ; enfin Madame Prieur, qui était de Seurre et avait très bien reçu chez elle le lieutenant Bonaparte quand il tenait garnison dans cette ville 5 . J’étais certain que l’Empereur, quoique douze ans se fussent passés depuis cette époque 6 , l’accueillerait avec bienveillance, car il n’oubliait jamais ceux qui lui avaient témoigné de l’affec- tion. Aussi accorda-t-il sur-le-champ, à sa demande, une place dans l’Enregistrement à son fils qui avait satisfait à la conscription 7 [...] § 5. Frédéric Masson 8 . [...] A Seurre, où il [Bonaparte] est envoyé en détachement au commencement de 1789, on lui attribue des relations avec une dame L..z, née N...s, femme du receveur du grenier à sel 9 ; avec une fermière, M me . G...t 10 , chez laquelle il allait boire du laitage, et enfin avec “la demoiselle de la maison où il logeait” 11 . C’est beaucoup pour un laps de vingt-cinq jours 12 , pendant lesquels ses cahiers témoignent d’un travail acharné. Néanmoins, lorsque, quatorze années plus tard, le 16 germinal an XIII (6 avril 1805), Napoléon passa à Seurre, allant à Milan, on affirme que M. de Thiard, alors son chambellan, lui présenta la demoiselle 13 et qu’il lui accorda une bourse dans 1. Rathier est le seul à laisser entendre que Pierrette et Napoléon se virent au début de l’été 1800. 2. V. paragr. C. 3. Souvenirs publ. in L.L. Le comte Auxonne-Théodore de Thiard de Bissy (1770-1854), émigré, était rentré après le 18 brumaire. Très bien accueilli par le nouveau gouvernement, il fut nommé membre du Conseil général de Saône-et-Loire, puis chambellan à la nouvelle cour. C’est en cette qualité qu’il assista au sacre de l’Empereur en 1804, puis à celui de Milan, l’année suivante. 4. Début avril 1805. L’Empereur faisait alors route vers l’Italie où il allait ceindre la couronne de fer des rois de Lombardie. 5. D’où Thiard tenait-il l’information si ce n’est de l’Empereur lui-même. 6. Si Thiard évoque les faits de 1789, ceux-ci avaient eu lieu seize ans auparavant. Sinon, il faut admettre que Pierrette et Bonaparte se rencontrèrent également en 1793 (v. paragr. C.). 7. Erreur de Thiard ? Pierrette Niepce n’eut apparemment pas d’enfant (ib.). 8. Publ. in F.M. 9. Note de Masson: « Je pense bien que c’est la même personne qui est désignée comme femme du président du grenier à sel, sous le nom de M me . Prieur, dans un article de La Revue Bleue du 23 juin 1894 intitulé La Warens de Bonaparte . » En réalité, La Revue Bleue n’avait fait que reprendre l’article paru in M.S.B.G.H. (v. § 3). Quant à « L..z », nous ne savons d’où Masson a tiré ce nom. 10. Gouget ? 11. Julie Lambert ? 12. Rappelons qu’il est établi formellement que Bonaparte séjourna à Seurre du 1 er avril au 29 mai 1789, soit pendant près de deux mois. 13. Curieuse interprétation lorsqu’on sait que Thiard écrivit « Madame Prieur » (v. § 4.).
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