Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 1337 App. IX [...] Ce ne fut qu’au commencement du XVII ème siècle qu’on y [à Nice] établit une imprimerie 1 [...] VII.— A Jean Riccio succéda Jean Romero. Les premières éditions qui nous restent de celui-ci sont: Vie, martyre et mort de sainte Dévote, avec des réflexions sacrés, morales et politiques de Jules Torrino, 1634, et un petit poème en vers latins, in 4° de 12 pages, sur une fontaine inter- mittente de ce terroir, qu’on nomme fontaine sainte: De foncte suncto, poema Antonii Ludovici Audiberti Niciensis. Nicææ typis Romeri, 1642. Les Romero ont suivi honorablement le même état de père en fils, pendant un siècle et plus. VIII. — Mais tous ces imprimeurs n’ont jamais entrepris aucun ouvrage, qui eût le moindre mérite [...] Heureusement, l’an 1614, le duc de Savoye établit à Nice un Sénat. Il était alors d’usage dans toute l’Italie de faire imprimer sur chaque question des Mémoires en Droit très volumineux. Cet usage prit vogue à Nice; et sans cet aliment, l’imprimerie n’aurait pas pu s’y soutenir. IX.— D’autre part, l’imprimeur faisait la librairie ainsi que la reliure. La réunion de ces trois branches d’industrie, jointe au bénéfice provenant de la vente en détail du papier, encre, plumes, etc... rapportait au particulier qui les exerçait, de quoi subsister commodément. Les Romero avaient aussi une presse en taille douce, dont ils se servaient pour barbouiller des images de saints. X.— Vers l’an 1738, Ignace et Jean-Baptiste Romero se divisèrent; dès lors on vit naître deux imprimeries à Nice; mais cet événement ne contribua qu’au déclin des deux frères. XI.— Ce ne fut que lors de l’établissement en cette ville de M. Gabriel Floteront, qui eut lieu en 1749, que l’imprimerie commença à se relever et à acquérir assez de lustre. Celui-ci était natif de St-Hymier, en Suisse; il avait déserté les drapeaux du roi de Sardaigne lors de la guerre du 1744 au 1748 [sic]. Arrivé à Nice, il commença à travailler chez les Romero en qualité d’ouvrier à la casse et à la presse; il était protestant; il abjura. Après la paix on lui obtint le pardon de sa déser- tion; et les jésuites qui avaient contribué à sa conversion, voyant qu’il était un homme probe et habile dans son art, intéressèrent à sa faveur des personnes distinguées du pays qui lui fourni- rent des fonds pour monter une assez belle imprimerie et des livres pour l’occuper. XII.— Les premières impressions furent agréées et eurent un prompt débit, d’autant plus qu’alors tant en Piémont qu’en Italie on imprimait très mal. Ses premiers essais contribuèrent à lui procurer successivement de nouveaux ouvrages dont il s’acquitta avec succès; il suffit pour faire son éloge de rappeler parmi ses éditions le Dictionnaire d’Alberti, devenu aujourd’hui très rare et très recherché. XIII.—M. Floteront prospérait successivement et les deux imprimeries Romero allaient toujours en dépérissant, lorsqu’en 1764 environ, Jean-Baptiste Romero, par son décès, réduisit de nou- veau le nombre des imprimeries à deux. 1. Brès précise que l’art typographique fut introduit à Nice par François Castelli et qu’il ignore jusqu’à quelle date ce dernier exerça. Seule certitude : en 1629, la première imprimerie était entre les mains de son suc- cesseur, Jean Riccio.
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