Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1343 App. X chapître précédent, tient au faubourg de la Marine où il y a un superbe édifice destiné à recevoir les marchandises d’importation que les négocians peuvent y déposer gratis: on y entre par douze portes, qui donnent accès à autant de nefs, pour éviter la confusion des dépôts, et donner de l’ai- sance aux vaisseaux, qui peuvent par ce moyen charger et décharger plusieurs en même tems, sans se gêner l’un l’autre. Il y a aussi un lazaret pour la quarantaine des bâtimens arrivant des pays suspects. La direction de ce lazaret est confiée à un magistrat suprême de santé 1 . La municipalité de cette ville a 30,000 liv. sardes de rente et un magasin avec le fond permanent de 28,000 estéraux de blé, destinés à l’approvisionnement des boulangers, en cas de cherté de cette denrée 2 . Ce magasin, régi par le censeur-général, est sous l’inspection immédiate d’un magistrat appelé giunta generale dei Monti granatici , présidée par le vice-roi [...] Lorsque ce royaume passa sous la domination de la cour de Turin, en 1720 3 , la population de cette ville n’était que de 15,000 âmes; aujourd’hui on la porte jusqu’à 35,000 [...] SECOND VOLUME Chapitre VIII II L’argent Les mines d’argent qui se trouvent au village de Sarabus , méritent une grande considération 4 . Le ficielles, voisines de Cagliari. On y récoltait aussi la soude. « Cette branche d’industrie avait même pris une telle extension, il y a vingt-cinq à trente ans, qu’on avait consacré à la culture de la plante qui la produit des terrains autrefois ensemencés de céréales » (J.F.M.). 1. « La nature du climat de Cagliari et la différence de site de ses deux quartiers principaux, le Château et la Marine, ont déterminé les lois de police qu’on y a faites, et influent sur la manière dont elles sont exécutées. Le Château, élevé, bien exposé, bien aéré, peut plus facilement être maintenu dans cet état de propreté, nécessaire à la santé publique dans un pays où la chaleur a une si grande intensité. Il ne peut en être de même, malgré tous les efforts et toute la bonne volonté possibles, dans le quartier de la Marine, qui est placé très bas sur le bord de la mer, et où l’air ne se renouvelle point assez. Aussi est-il dans les mois d’hiver sale et boueux, et pendant l’été, qui est fort long, couvert d’une poussière épaisse, qu’accompagnent tous les effets et tous les inconvénients de la malpropreté et de la paresse, défauts naturels du petit peuple de la ville » (ib.). Lamarmora évaluera la température moyenne de Cagliari, « peut-être même de la Sardaigne », à 16° 6. A propos des vents dominants, il précisera que « tous ceux qui ont habité Cagliari soutiennent que 30 degrés de chaleur avec le Maestrale, sont moins insupportables que 25 par le Levante (que les Sardes méridionaux appellent à juste titre Maledetto Levante) ou le Scirocco » (A.L.1). 2. Au sujet du grain, pour chaque famille de la ville, « un des plus précieux privilèges est celui qui l’autorise à prélever, sur les récoltes des grands fiefs situés dans un rayon de 40 milles, une quantité de grain détermi- née, qui est répartie pour la consommation du public » (J.F.M.).Quant à l’ordinaire des Cagliaritains, « le pain que mangent les habitants, même dans les dernières classes du peuple, est remarquable par sa blancheur et sa bonté », et les pâtes qu’on y fabriquait étaient « très renommées [...]. Les autres moyens de subsistance sont assez régulièrement assurés, et généralement avec abondance, aux habitants de Cagliari, par le com- merce de détail, les pourvoyeurs ambulants, et les marchés publics. On peut se procurer avec plus ou moins de facilité, et à plus ou moins bon marché, suivant les circonstances et la saison, de la volaille, du gibier, du sanglier, des agneaux, des cochons de lait, et presque toutes les espèces de poissons, tant de la mer que des étangs [...]. On boit à Cagliari diverses sortes de vins des qualités les plus parfaites, produit du terroire [sic]. Ses vergers et ses jardins, surtout ceux de Quarto et Quartuccio, donnent des raisins de table exquis, des fruits délicieux, et des légumes pleins de saveur » (ib.). Aux environs de la ville, « très multipliés », ces jardins étaient « séparés les uns des autres par des figuiers d’Inde, qui forment des haies impénétrables » (ib.). 3. Jusque-là, la Sardaigne appartenait à la couronne d’Espagne. 4. On gagnait le Sarrabus en traversant « une épaisse forêt,de quatre heures de chemin,remplie de sources d’eaux

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