Niépce correspondance et papiers
1350 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice ment de brigands qui stipendient l’assassinat et le sacrilège, qui provoquent contre les souverains les poignards du fanatisme, massacrent journellement avec le fer des bourreaux tout ce qui ne porte pas leurs couleurs et offrent à l’Europe épouvantée plus de spectacles sanguinaires en un mois que les plus farouches tyrans de Rome n’ont jamais fait [...] Et encore à l’heure même où tous les projets de coalition, toutes les illusions des monar- chistes se trouvaient anéantis par l’énergique résistance de Kellermann à Valmy, Bray écri- vait 1 : [...] On continue de prendre ici contre les Français et personnages suspects quelconques les mesures les plus strictes. Les gouvernements ne sauraient donner trop de latitude à leur vigi- lance; car on ne peut pas se faire une idée de la fermentation qu’occasionne dans les esprits cette longue lutte de l’autorité légitime des souverains contre la barbarie despotique des brigands. En Bavière même, le paysan s’est imbu des maximes anarchiques de l’Assemblée nationale; et partout on en remarque les effets [...] Mais le 20 septembre, Labène, Dodun, Caillard et son valet de chambre avaient déjà quitté Ratisbonne 2 . § 2. Son séjour à Madrid. Comme pour le séjour à Ratisbonne, nous devons nous contenter de renvoyer le lecteur aux cotes mentionnées ci-après, § 5 : C.P. Espagne (A.M.A.E.) et AF III (A.N.). Nommé secrétaire de la légation de France à Madrid le 8 thermidor an IV (26 juillet 1796), Labène y remplit ses fonctions jusqu’au 17 vendémiaire an VI (8 octobre 1797). Ne se sentant « pas né pour vivre au milieu de tant d’intrigues », il n’en débrouilla pas moins brillamment l’inextricable échevau. Ses lettres et dépêches (chiffrées ou en clair) à l’adresse du ministre des Affaires étrangères, constituent un passionnant et savoureux ensemble d’analyses politiques et militaires, propositions diplomatiques, observations scientifiques, comptes-rendus de sa surveillance de l’ambassadeur de France, plans destinés à faire cesser la contrebande ou à enlever la Riflon 3 , etc. § 3. Sa rencontre avec les Dodun. Assez bien renseigné par ailleurs, le Baron de Sénevas 4 ignora de toute évidence quel concours de circonstances amena Jean-Gervais Labène à rencontrer les Dodun et plus parti- culièrement Julie 5 (sœur cadette de son arrière-grand-mère 6 ) qu’il épousa en secondes noces, 1. Ib. 2. V. 79, 80. 3. A en coire Labène, la Riflon « avait des conférences secrètes avec le duc d’Havré [qui se tenait à la tête des opposants à la République] et lui dévoilait les secrets de la légation » (A.N. AF III 254, doc. 53, 10 pluv. 5, p.s.). Agent double, « très jolie », toujours selon Labène, elle passait « la moitié des nuits avec Pérignon [l’ambas- sadeur de France], l’autre avec d’Havré » (A.M.A.E. C.p. Espagne 647, « note sur la Riflon », f l oréal an 5). 4. V. § 5. 5. Que le baron nomme à tort Sophie (B.S. t. 1, p. 331). 6. L’arrière-grand-mère du baron de Sénevas n’était autre qu’Alexandrine Dodun, déjà mentionnée dans le corps de cet ouvrage.
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