Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1351 App. XII deux ans après avoir divorcé de Claudine Niépce. Le baron n’a pas su davantage que Labène et Claude-Laurent-Marie Dodun, le frère de Julie, séjournèrent ensemble à Ratisbonne au cours de l’été 1792 1 . Il existe plus d’une raison de penser que Labène fit la connaissance de son condisciple et de sa famille avant cette époque. Nous nous référons à la très remarquable étude publiée par Eugène Lintilhac 2 : Madame Roland parle, à plusieurs reprises, de fréquentes réunions des chefs girondins dans le salon d’une dame Dodun, notamment dans ce passage 3 : « Des députés de l’Assemblée se ras- semblaient souvent, en petit comité, place Vendôme, dans la maison où logeait l’un deux, et chez une femme honnête, opulente, qui pouvait sans se gêner, leur prêter un appartement commode, dont ils étaient libres de se servir, même en son absence 4 » [...]. Là — depuis la mi- janvier 1792, comme nous l’apprend la correspondance inédite de Madame Ducos, et jusqu’à la fin de mars 1793, ainsi qu’il ressort d’un bail dont nous devons communication à notre col- lègue M. Raoul Bonnet — habitait, avec son inséparable ami Ducos, le grand orateur des Girondins, Vergniaud. Sa demeure était devenue un centre de réunion pour ses amis poli- tiques, et si important que le premier ministère Roland y sera fabriqué de toutes pièces. C’est là un fait trop peu connu, et dont les circonstances sont de nature, si on les rassemble, à pro- jeter quelque lumière sur la genèse du groupement dit des Girondins, si soigneusement dissi- mulé par eux qu’il reste encore obscur [...]. En tout cas, il résulte des témoignages concordant, sur ce point, de Brissot, Gensonné et Chabot, que l’on commença à se réunir, entre « brisso- tins » et futurs Girondins, trois fois par semaine, pour causer politique ; une fois par semaine au moins pour dîner et déjeuner ensemble ; et que le tout se passa finalement chez Vergniaud, dans l’hôtel de Madame Dodun [...]. Un très important passage des Souvenirs du véridique Étienne Dumont, le souffleur en chef de Mirabeau, nous permet d’y pénétrer à leur suite [celle des “amis de Vergniaud”] : « Ils m’introduisirent à des déjeuners chez une dame d’Odun (si je ne me trompe), dans la place Vendôme. Ces déjeuners étaient composés ordinairement de Brissot, Clavière, Roederer, Gensonné, Guadet, Vergniaud, les Ducos, Condorcet, etc. Ils y venaient avant de se rendre à l’Assemblée, concertaient leurs mesures et, comme on peut ima- giner, il y avait encore plus de babil et de commérage de parti que de résolutions prises et de démarches arrêtées. Brissot était devenu le faiseur. Son activité suffisait à tout [...]. Leur grand objet, ajoute ce dernier [Dumont], était de se rendre maîtres de la Cour, en déclamant contre le comité autrichien. Ce comité autrichien était une sorte de puissance invisible à laquelle on attribuait tout ce qu’on voulait ». Ce n’était pas sans raison : ce comité ou « cabinet » autrichien n’était rien moins qu’une fiction girondine ; nous connaissons aujourd’hui ses principaux membres et leurs menées, et nous avons les preuves que la reine en était l’âme, comme le devi- nait Vergniaud. Ses hôtes et lui-même allaient d’ailleurs passer vite du « commérage de parti » 1. V. § 1. 2. In E.LIN. 3. In Mémoires t. 1, pp. 67, 228 ; et Lettres (table) éd. Cl. Perroud. 4. Lintilhac se félicitait d’avoir pu, grâce aux « dossiers de deux études de notaires parisiens, Maître Chavane et Maître Mairet, […] dissiper les erreurs commises sur l’emplacement de l’hôtel de Madame Dodun » et établir formellement qu’il s’agit de l’hôtel situé 12 place Vendôme (actuellement occupé par le joaillier Chaumet) ». Aucun doute n’est permis, nous l’avons vérifié. Diverses expéditions annexées à l’un des actes de mutation de l’hôtel situé « à Paris place Vendôme n° 12 » (A.N. MIN. CIX, liasse 916, 6 avril 1809), établissent qu’il passa de Madame Dodun et ses enfants (Alexis, Claude-Laurent-Marie, Alexandrine et Julie Dodun, celle-ci « auto- risée de Jean-Gervais Labène »), 1° à MM. Piat-Lefebvre et fils de Tournay, le 19 floréal an VI, 2° à M. Delarue, 3° à M. Lamayran, 4° au banquier Michel qui en loua l’entresol à Claude-Charles Niepce (v. App.VII § 7).

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