Niépce correspondance et papiers
1360 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice vivant conseiller au siège présidial de Melun et Demoiselle Marye Asselin sa femme, père et mère dudict sieur » 1 . Dreux de Sayve ne devait pas conserver la seigneurie du Pré très long- temps. — Antoine Sayve II, « escuyer », lui succéda. Etait-il son fils, ou bien son frère ? Nous n’avons pu le découvrir. Antoine II, dont la sœur se prénommait Marthe, avait épousé Olline de Montomer. « Destenu prisonnier » à la Conciergerie — était-ce pour dettes ? — il vendit le domaine et son « chasteau entouré de fossés » le 27 avril 1635 2 . Voici ce que dit Rabourdin : La seconde version, qui nous apprend que le château du Pré a été donné par Henri IV à Gabrielle, a du moins pour elle le mérite d’être vraisemblable. On peut parfaitement admettre que, pendant le laps de temps compris entre le séjour d’Antoine Sayve (1565) et celui de Jean Guillard (1635) 3 , Henri ait acquis le château pour en faire don à son exigente maîtresse, puis, qu’après le mort de celle-ci, il s’en soit défait. Hypothèse non fondée, on l’a vu, d’où Rabourdin tire cependant cette analyse : Que le château du Pré ait été acquis par Henri IV ou qu’il ait été mis temporairement à sa dis- position pour Gabrielle, son occupation par celle-ci, ne paraît pas devoir être mise en doute. Et Rabourdin de conclure carrément : On peut, croyons-nous, arriver à cette conclusion que le château du Pré a bien été habité par Gabrielle d’Estrées. Fait certain, pas plus qu’il ne fit construire le château du Pré, Henri IV ne s’en rendit acquéreur. Reste que Gabrielle aurait pu y séjourner. Nous livrons à l’appréciation du lecteur les trois arguments sur lesquels Rabourdin étaye sa conviction. Le premier émane d’un ouvrage anonyme, Les Amours royales , publié sous la Restauration. On y lit qu’Henri IV fit don du Pré à Gabrielle d’Estrées et qu’il vint souvent l’y retrouver 4 . Le second n’est assorti d’aucune référence : Quand M. J. Béchet acheta le château vers 1846, on voyait encore, de chaque côté de l’entrée pri- mitive, à la tête du pont, deux pilastres remontant au temps d’Henri IV, lesquels étaient sur- montés d’un buste de Gabrielle. Ces deux bustes étalaient aux regards de ceux qui les ont vus une gorge nue d’un développement excessif. Le troisième est dû à la mémoire d’une « bonne villageoise » de Chartrettes, la veuve Goibin. Agée de 87 ans en 1886, lorsque Rabourdin rédigeait sa notice, elle se rappelait « parfaitement avoir vu, étant enfant », un buste de Gabrielle dans une niche de la façade du château. Que les pilastres de la tête du pont aient été ornés de bustes féminins nus, n’est guère douteux. A cet égard, Rabourdin pouvait s’en rapporter sans hésiter aux vieux du pays. Mais 1. A.D.S.M. E 580 (acte de foi et hommage du 22 juin 1619). 2. A.N. MIN. LIV (Maître Turmenyes). 3. Nous n’avons trouvé trace d’aucun propriétaire du nom de Guillard. 4. Sans être convaincants, tant s’en faut, certains éléments contenus dans l’extrait que donne Rabourdin méri- tent réflexion. Peut-être un historien trouvera-t-il dans les actes dont nous donnons la référence, matière à découvrir si Gabrielle aurait pu effectivement disposer du Pré.
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