Niépce correspondance et papiers

1364 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice C’est là, évidemment, répondit Guiselin, une recherche d’antériorité qu’il nous faut tenter, et à laquelle je convie tous ceux qui pourront m’aider à faire rentrer dans la patrie française une invention bien française. Dès le 12 janvier, Clerget s’adressait au maire de Chalon qui lui répondit par retour du courrier : En réponse à votre lettre du 12 courant, j’ai l’honneur de vous informer qu’en juillet dernier, j’ai eu précisément l’occasion de correspondre avec M. L. Niepce 1 , le plus âgé des descendants de la famille Niepce. [...] En juillet 1922 (exactement le 25), M. Niepce se trouvait au Royal Hôtel de Brides-les-Bains (Savoie). Le gérant de cet hôtel pourra certainement vous indiquer son domicile par la fiche de renseignements que tout voyageur doit remplir. Vous pourrez donc entrer en relation avec lui et aurez ainsi toutes facilités pour obtenir les documents dont vous avez besoin pour revendiquer, au nom de l’industrie française, la propriété de l’invention des moteurs à combustion [...] Sans suite. Clerget écrivit cette fois au maire de Sennecey. Par sa réponse du 4 février, celui-ci lui conseilla de se mettre en rapport avec « le représentant direct de la famille Niepce de Sennecey, Monsieur Perrault-Niepce, ingénieur 2 habitant Lyon quai de Retz 9 ». Sans suite non plus. Finalement, Clerget sollicita Henri Niepce 3 , lequel était « depuis longtemps en rapport » avec lui. Entre autres activités, Henri Niepce s’occupait alors de sa Société Française de Fabrication de Machines Textiles, dont la fonderie et ateliers de construction se trouvaient à Chalon-sur-Saône et les bureaux à Paris, 11 rue Blanche. Le 17 octobre 1924, Henri Niepce se fit un plaisir d’annoncer à Clerget : Comme je vous l’avais promis, je me suis occupé, étant à mon usine de Chalon-sur-Saône, de recueillir quelques documents sur l’invention des moteurs à explosion. Je vous rapporte un livre que vous trouverez je crois très intéressant [...] Il s’agissait du livre de Fouque. On l’imagine, ce n’était pas exactement ce qu’attendait Clerget. Le secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences fut mis à contribution. Grâce à lui et au directeur de l’Office National de la Propriété Industrielle 4 , le mémoire et les plans de 1806 furent enfin retrouvés. La Société Française de Navigation Aérienne, la Société des Ingénieurs Civils de France, l’Institut ayant eu connaissance de ses conclusions, Clerget se lança dans une véritable croi- sade, « pyréolophore réduit » en bandoulière, aussi bien dans les milieux scientifiques qu’au- près du grand public, à Paris qu’en province. En Bourgogne, l’annonce de ses conférences fit sensation. Il était « d’un évident intérêt patriotique d’établir la priorité française et même saône-et-loirienne de ce moteur sur toutes 1. Léon, fils aîné de Bernard Niepce (1815-1894). 2. Armand Perrault-Niepce, ingénieur des Arts et Manufactures, gendre de Maximilien Niepce (1812-1895). 3. V. App. I § 3. 4. Aujourd’hui I.N.P.I.

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