Niépce correspondance et papiers

1366 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice les inventions (Diesel et autres) ». Le 19 mars 1925 à Chalon, le lendemain à Mâcon à l’in- vitation de l’académie locale, il prit la parole devant « une très nombreuse assistance ». Voici un extrait de sa conférence du jeudi 19 à la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Chalon, telle que celle-ci fut relatée par la presse. Dès le début, M. Clerget dit qu’il a éprouvé deux grandes émotions: la première fut lorsqu’aidé du secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, il trouva dans le dossier de 1806, les plans du moteur conçu par les frères Niepce; la seconde il vient de l’éprouver à l’instant, en entendant M. Roy-Chevrier 1 commenter la vie des deux frères [...] Suivait un historique des moteurs et un commentaire du rapport de Carnot. M. Clerget s’interrompt un moment, et l’« Estudiantina » ayant exécuté un nouveau morceau, l’orateur reprend sa conférence. M. Clerget présente alors le Pyréolophore réduit, ou plus exactement l’éprouvette de Carnot 2 . Plusieurs expériences sont faites. Cette éprouvette consiste en un piston coulissant dans un cylindre et un compresseur 3 . Dans la chambre à compression du cylindre, M. Clerget plaça successivement de la poudre de lycopode et de la houille pulvérisée mélangée de résine. Ces poudres, finement divisées, brûlaient dans l’air comprimé par le piston. La déflagration, amorcée par un fil électrique porté au rouge, soulevait le piston qui envoyait plus ou moins haut un poids en cuivre, coulissant dans une tige d’acier. La poudre de lycopode élevant le plus haut le poids. Le conférencier répéta plusieurs fois cette expérience avec de la poudre à canon, de la poudre de liège, de l’huile de pétrole et du mazout. Après ces différentes expériences, M. Clerget montre que, à l’étranger aussi on avait songé à la création d’un organe propulseur. Il montre en projection le bateau inventé par le comte de Lambert. Puis le moteur Brown’s qui selon les Anglais a la priorité. Ce moteur est une machine pneumatique; elle a, paraît-il, actionné un bateau sur la Tamise, en 1827. Puis l’orateur montre le premier brevet de Diesel de 1892, dans lequel le constructeur emploie également la poussière de charbon, l’air étant comprimé à 200 atmosphères. En 1894, Diesel prend un nouveau brevet, avec un moteur plus simple, mais il ne réussit encore pas. M. Clerget termine sa conférence en prouvant que les frères Niepce sont les premiers inventeurs du moteur à combustion interne. A son tour, l’Académie des Sciences ne manqua pas de se faire l’écho de la découverte de Clerget. Remise le 16 mars 1925, sa note sur la « reconstitution du moteur des frères Niepce de 1806 » fut présentée par Rateau la semaine suivante 4 . Poursuivant des travaux sur les possibilités d’applications aux moteurs des combustibles pulvé- rulents ou solides pulvérisés, j’ai eu la curiosité de rechercher quels étaient les moyens employés par divers expérimentateurs. 1. Le président de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Chalon. 2. Comme nous-même tout d’abord, Clerget a commis l’erreur de croire que l’« éprouvette » évoquée par Carnot (et non « de Carnot ») était distincte de la machine d’ épreuve (v. 192n, 352n). 3. Nous ignorons où se trouve aujourd’hui ce judicieux appareil. Par le plus grand des hasards nous l’avons repéré au premier plan d’une photographie prise jadis au Musée Denon (publ.in L.A.E.J.).V.ill.p.1365,en bas. 4. Publ. in C.R.H.S.A.S. 1925, 1er semestre, pp. 905-907.

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