Niépce correspondance et papiers
1368 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice les résultats douteux obtenus sont attribués, dans une lettre de Claude à Nicéphore, à l’insuffi- sance de compression du grand soufflet (compresseur d’injection). Nous donnons ci-contre la reproduction d’une des planches qui sont annexées au brevet de [1807]; le diagramme a été relevé sur la machine reconstituée 1 . Remarques au sujet de la Note précédente: Après avoir présenté cette Communication et effectivement fait fonctionner le modèle réduit de la machine Niepce avec de la poudre de lycopode ou avec du charbon pulvérisé, M. Rateau ajoute : Pour l’histoire du développement des sciences appliquées et, en particulier, des origines des dif- férentes sortes de moteurs employées aujourd’hui, il était bien utile de tirer la réalisation remar- quable des frères Niepce de l’oubli immérité dans lequel elle était tombée. Ainsi, à la gloire d’être le premier inventeur de la photographie et de l’héliogravure, Nicéphore Niepce ajoute celle d’avoir, avec son frère Claude, créé, dès 1806, le moteur à explosion; leur nom doit donc désormais être cité à ce propos avant même celui de Lenoir. Leur mérite est grand à divers points de vue. Ils sont, je pense, encore les seuls à nous avoir montré, par une machine ayant réellement fonctionné en donnant un effet utile, l’emploi direct d’un combustible solide dans un cylindre moteur. Près d’un siècle plus tard, Diesel s’y est essayé mais en vain. Nous devons admirer aussi la perspicacité de ces inventeurs qui ont découvert le combustible idéal pour emploi dans les moteurs, cette poudre de lycopode, composée de spores très petites, de dimension régulière, qui brûlent rapidement sans laisser de résidu. La récolte en est bien facile. S’il était possible, par le développement de la culture de la plante qui la donne, d’en obtenir de grandes quantités à un prix abordable, nous pourrions sans doute reprendre l’idée des Niépce, et, avec nos moyens actuels, réaliser d’excellents moteurs à explo- sion utilisant ce combustible pulvérulent. Plus détaillé, le texte de la communication que Clerget avait faite devant la Société Française de Navigation Aérienne le 17 décembre 1924, fut alors publié 2 . Mon but n’est pas de faire l’histoire des moteurs à combustion, mais d’approfondir certains faits, de révéler des détails qui, à ma connaissance n’ont pas été publiés; soit que les auteurs les aient jugés superflus, ou peut-être qu’ils ne pensaient pas à cette époque, que ces détails puissent être revendiqués plus tard [...] A première vue, il semble que l’on va un peu loin en assimilant une bouche à feu à un moteur, l’usage étant généralement, d’obtenir une force motrice sous forme de rotation. Cependant il ne paraît pas douteux que dans un avenir plus ou moins éloigné, les principes de la réaction directe seront appliqués à la navigation aérienne. C’est même très probablement sous cette forme que les hommes peuvent espérer circuler à des vitesses encore inconnues dans l’at- mosphère très raréfiée, sinon dans les espaces planétaires. Le principe de la fusée ou du projectile à réaction pouvant théoriquement fonctionner dans le vide en est un exemple. Quant aux accumulateurs d’énergie susceptibles d’actionner ces appa- reils ils sont de préférence thermiques. Les poudres renfermant les combustibles et le corps fournissant le comburant nécessaire à la 1. Diagramme reproduit par Hardenberg (op. cit. p. 49). Quant à la « reproduction d’une des planches », il s’agissait en réalité de celle de la figure 3 de l’ouvrage de Christian (D.M.P.). 2. In T.A. 15/03 et 15/04/1925.
RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==