Niépce correspondance et papiers
1374 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice La poursuite des résultats, une pratique persévérante, le concours d’habiles mécaniciens, ont conduit par étapes cette machine au point de perfection où elle se trouve aujourd’hui. Nous sommes les premiers à reconnaître les mérites de l’ingénieur Diesel, nous pensons qu’il ignorait certainement les dispositifs des frères Niepce; cependant la vérité nous oblige à consta- ter les points de similitudes. La connaissance des textes officiels que nous avons l’honneur de vous communiquer, démontre que les vues prophétiques que Carnot d’illustre mémoire, exposait devant l’Académie de 1806 se sont entièrement réalisées [...] Dollfus, lui, fit part de ses remarques dans L’Aéronautique 1 . [...] La propulsion était obtenue par la réaction d’une colonne d’eau mue horizontalement par la machine, suivant l’idée de Bernoulli. [...] En fait, le moteur, dont la construction était remarquable pour l’époque, fonctionnait suivant un cycle à trois temps: 1° Aspiration d’air pur dans le cylindre; pendant cette opération, un distributeur mécanique introduit dans une boîte d’injection une quantité dosée de combustible; 2° Insufflation du combustible par une chasse d’air comprimé dont le volume élève la pression à 30 g par centimètre carré environ. Cette injection allumée par une flamme intérieure constitue la combustion à volume constant au début, à pression constante pendant le temps de combus- tion, suivi de la détente; 3° Echappement des gaz brûlés. Pour la machine du bateau, la force élastique du gaz n’était pas appliquée à un piston, mais agis- sait directement sur une colonne d’eau, comme il est dit plus haut. Il est vrai que le rapport à l’Académie indique que les frères Niepce avaient envisagé l’emploi du piston. M. Clerget a donné du fonctionnement la description suivante, qui correspond aux figures repro- duites donnant l’élévation et la coupe du moteur 2 . Le clapet d’échappement h étant ouvert, la détente x ’ z ’ étant levée, le piston ventilateur descend par son poids en entraînant le contrepoids s ’ ; cette opération constitue l’échappement. A la fin de cette course du piston, le levier u ’ du bélier se trouve dans la position de la figure en éléva- tion. Le bélier V’ qui doit se trouver en haut de sa course se trouve libéré par une détente et entraîne dans sa chute le levier u ’ qui par l’enchaînement des poulies remonte le piston; cette deuxième opération constitue l’aspiration d’air par les soupapes V et les valves e . A ce moment, le bélier revenant sur son appui agit sur la timonerie et libère les ressorts com- primés dans les boîtes P’ avec plus ou moins de retard suivant la rotation de l’arbre du volant l ’. Un des premiers ressorts libérés entraîne le piston M’ du soufflet compresseur qui injecte le com- bustible pulvérisé s’enflammant au contact de la mèche allumée. L’explosion ayant lieu, les gaz traversent le piston en soulevant les clapets b de celui-ci et refou- lent l’eau contenue dans les tuyaux O et KH, placés sous le niveau de la flottaison et dirigés à l’arrière du bateau, cette troisième opération constitue la phase motrice. Au moment de l’explosion, la soupape s , sollicitée par la pression intérieure, ferme le clapet Q qui évite le retour des gaz dans le soufflet K’. Cette pression cessant, un ressort remet le clapet à l’ouverture. L’explosion transmise dans les cylindres R et Q remonte le bélier V’ au sommet 1. N° 71, avril 1925. 2. Là encore,parce qu’il s’agissait de dessins au trait et donc plus facilement lisibles,Dollfus a choisi de reproduire les figures publiées par Christian, la 1 ère et la 3 e (D.M.P.). Seule cette dernière est représentée ici (v. ill. p. 1375).
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