Niépce correspondance et papiers
1382 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice S ON GOÛT DU SERVICE . Lyon le 18 pluviôse an 9 1 . Le C en . Etienne David Niepce de Chalon sur Saône. Général Ministre 2 , Si le gout du service militaire, si quelques traits de courage à l’armée d’Italie pendant la derniere campagne, sont des titres à votre estime, je viens avec confiance vous présenter ma supplique. J’ay dix neuf ans. Je partis comme volontaire lorsque vous repassates les Alpes pour reconque- rir l’Italie avec le héros qui nous donne aujourdhuy la paix. Je me suis battu au fort de Bard, à Maringo et dans plusieurs autres affaires. Content de moi, on me donna le grade de sous lieute- nant dans la quatrieme demie brigade d’infanterie legere. Notre corps d’officiers devenu trop nombreux je fus réformé par la loi du sort. Je me suis donc trouvé sans place, mais ne pouvant exister dans l’apathie, le commandant de la place de Lyon le général Petit qui m’avoit remarqué, m’a confié la conduite, à Berne, d’un détachement de conscrits ; je pars avec l’intention bien prononcée de remplir ma mission avec exactitude. Mais Général Ministre cette occupation militaire n’est que temporaire et je désire me consacrer à cet état. Du courage, un peu de mathématiques et de dessein, une santé robuste et à l’épreuve, sont les moyens que j’offre à ma patrie et que je vous supplie d’occuper pour elle Général Ministre. Je joins ici copie collationnée des certifficats que m’ont donné mes supérieurs. Niepce. S ON ATTITUDE PENDANT LES C ENT J OURS . A Messieurs les Président et membres composant la commission créée pour examiner la conduite des officiers de tous grades qui ont servi pendant l’usurpation. Moulins, le 25 octobre 1815. Le chevalier Niepce, colonel à la suite du 4 e régiment de dragons, voulant satisfaire aux disposi- tions de l’ordonnance de Sa Majesté Louis dix huit et mettre sa conduite à découvert pendant l’interregne a l’honneur de vous dire: Que le 12 mars dernier un officier d’ordonnance envoyé de Lyon, par le général Bertrand, apporta l’ordre au 2 ème régiment de dragons de la reine, aujourd’hui 4 ème de la même arme, en gar- nison à Moulins, de se mettre sur le champ en route pour se joindre à l’armée de Bonaparte qui venoit d’arriver de Lyon. Cet ordre pressant, donné au nom de l’Empereur devoit être exécuté sur le champ. Mais d’accord avec le colonel commandant le régiment, il fut résolu de ne pas le mettre à exécution; et, dans l’écrit signé que nous donnâmes à cet officier, et duquel il prit lecture, en notre présence, nous motivâmes notre refus sur ce que, ayant juré fidelité au roi, nous ne pouvions, sans manquer à l’honneur, fausser notre serment. Cet officier se retira avec l’écrit, et nous ne le revîmes plus. Le lendemain treize, nous partîmes pour Gien, d’après les ordres que nous avions reçus de Son Altesse // Royale Monsieur. C’est là que nous devions en attendre d’autres. Ce fut dans cette ville qu’un chef d’escadron vint de la part de Bonaparte nous apporter l’ordre positif d’aller le rejoindre à Fontainebleau où il étoit déja arrivé. Nous refusâmes d’obéir. 1. 7 février 1801. 2. Lequel était alors le général Alexandre Berthier.
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