Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 1395 App. XVIII longeaient artificiellement les allées, et qui plaisaient tant aux jolies promeneuses. On assure que des difficultés d’intérêt qui se sont élevées entre le propriétaire du fonds et M. Eymery, locataire, ont décidé ce dernier à détruire tout aussitôt les constructions qu’il avait fait élever sur un ter- rain adjacent dont il a encore la jouissance pendant deux années. Il a fallu sans doute un effort de courage pour résoudre M. Eymery à ce ravage d’un lieu vraiment enchanté, où son goût et ses soins à chaque pas se faisaient remarquer. Son de cloche très légèrement différent dans la Gazette de France du mardi 23 juillet : La désolation est au Marais; les paisibles habitans de ce quartier, aux craintes que leur inspire la fin du monde joignent le chagrin d’avoir vu fermer le jardin turc. Le Frascati du Marais n’existe plus: tout a disparu; et comme les jardins d’Armide, il a été remplacé par un désert... Les gens de loi, sans égard pour les plaisirs des bons bourgeois du quartier, ont forcé, dit-on, par la soif du gain, le limonadier à évacuer les lieux. Cette partie du boulevard offre aujourd’hui l’aspect le plus triste, et n’arrête plus les passans que pour leur faire déplorer l’ancienne splendeur de ce bel éta- blissement qui depuis quinze ans, faisait les délices de la capitale, et servait de point de réunion au Marais et à la Chaussée-d’Antin. Bobêche s’est emparé de cette grande catastrophe pour en faire le sujet d’un mélodrame-parade. App. XVIII LES PIERRECLOS S’intéresser aux Pierreclos, étroitement liés aux Lamartine, c’est gagner immanquable- ment, par une voie méconnue, un peu tortueuse certes, mais délicieuse, la sphère des Niépce. Nous sommes même passés par les secrets d’un poème... Ce n’est pas trop de dire que la clé qu’Henri Guillemin a donnée de Jocelyn 1 , fut pour nous clé magique. Peut-être nous reprochera-t-on l’importance des extraits cités ici ; elle n’est rien si l’on considère combien les faits qui y sont relatés, enrichissent cette étude. Il est d’ailleurs manifeste qu’une bonne biographie de Niépce ne saurait se dispenser de puiser dans Lamartine. Pages irrésistibles, pleines de vibrants souvenirs, ses Confidences , ses Nouvelles confidences , ses Mémoires inédits ... sont autant de précieuses sources d’informa- tions. Nous l’avons dit, Marguerite de Pierreclos (ou Pierreclau), la belle-mère d’Isidore 2 , était la sœur aînée du chevalier de Pierreclos dont Lamartine fut un des amis intimes 3 . Grâce aux Mémoires inédits 4 , [...] Voici la vue, puis les personnages, puis la vie de ce merveilleux château. Nous y allions dîner tous les dimanches après la messe, à midi moins un quart. Après avoir gravi à pied la rude montagne de Csaz, qui jetait son ombre grise sur le vallon élevé de Milly, derrière le jardin de mon père, on descendait rapidement à droite sur la longue et profonde vallée de Pierreclos. Un sentier plein de cailloux roulants, et ombragé çà et là de noyers, nous menait à 1. H.G. 2. Marguerite épousa Henri Gaucher de Champartin le 10 mai 1800. 3. Henri Baraude (v. biblio en fin d’article) notait en 1945 : « Marguerite Michon de Pierreclos [...] n’eut qu’une fille, Barbe Eugénie Gaucher de Champmartin, mariée en 1825 à Isidore Niépce, fils de l’inventeur de la pho- tographie [...] ». 4. Publ. en 1870.
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