Niépce correspondance et papiers

1404 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice tré plusieurs fois moi-même, en rentrant à la maison par les soirées d’automne, le cheval blanc dont le galop rapide faisait étinceler la nuit sur les pierres roulantes du chemin de Milly. [...] Les noms du comte de Pierreclos, de son frère, de ses fils, de ses gendres reviennent sou- vent dans le journal intime de Madame de Lamartine 1 , mère d’Alphonse. 1801, 23 juin, Milly. [...] M. et M me de Chammartin 2 vinrent hier nous demander notre voiture pour envoyer chercher des musiciens à Mâcon pour donner ce soir un concert à M. de Pierreclau dont c’est demain la fête. Ils m’y engagèrent, je promis que j’irai. Cela a ennuyé mon mari qui n’a pas voulu y aller. Je n’ai pas voulu non plus y aller toute seule, et j’ai eu la bêtise d’être fâchée parce que j’aurais voulu que mon mari vînt avec moi, moins pour le plaisir que je me promettais que pour celui de lui voir faire cet acte de complaisance pour moi [...] 25 juin. [...] Il y avait beaucoup de monde à Pierreclos, un très grand dîner et de la fort bonne musique qui m’a fait grand plaisir [...] 8 juillet, Saint-Point 3 . [...] Avant-hier au soir, comme j’étais à l’église, mes enfants vinrent me chercher en me disant que leur papa était arrivé. Je fus extrêmement contente de cette surprise. Il m’annonça pour le lendemain la visite de M. de Pierreclau et de sa famille. Heureusement, il m’apportait des provisions [...] M. de Pierreclau, M. de Berzé 4 , M. et M me de Chammartin arrivèrent à onze heures. Nous dinâmes passablement, cela me donna un peu d’embarras, ce qui joint à la fatigue de mes ouvriers, à la mauvaise nuit et à la chaleur qui était très grande, me mit hors d’état d’écrire le soir. La compagnie me quitta à cinq heures, de même que mon mari, qui ramena M me de Chammartin qui était venue à pied 5 . J’éprouvai un mouvement de tristesse quand je me trouvai seule, mais par la grâce de Dieu elle fut bientôt dissipée [...] 18 août, Milly. [...] Je me levai de bonne heure pour me préparer à recevoir une assez nombreuse compagnie... Mon dîner était joli. J’avais les habitants de Montceau 6 , M. de Pierreclau, M. et M me de Chammartin et l’abbé Farraud 7 , qui est un homme de mérite et mon confesseur [...] 1. Alix née Desroys (1766-1829). Nous ne connaissons de son journal (1801-1829) que la première partie (J.M.L.). Nous ne sommes pas certains que la seconde (à partir de 1810) ait pu être éditée. 2. Leur mariage avait eu lieu treize mois auparavant. Eugénie, la future femme d’Isidore, née cette année-là (v. 536), était vraisemblablement déjà de ce monde. 3. Pierre de Lamartine avait été déclaré adjudicataire du château de Saint-Point le 10 février (J.M.L. note p. 5). 4. Frère cadet du comte de Pierreclau et vivant sous le même toit (ib. note p. 13). 5. Du château de Pierreclos probablement. Six kilomètres à vol d’oiseau le séparent de Saint-Point. 6. Le château de Montceau était la résidence d’été de François-Louis, l’aîné des Lamartine, et de sa sœur Charlotte. Alphonse de Lamartine a laissé de son oncle, « chef redouté et presque absolu » de la famille, un portrait détaillé dans les Nouvelles Confidences . 7. L’abbé Thomas Joseph Farraud (1757-1835). Curé de Saint-Vincent de Mâcon, grand vicaire honoraire d’Autun (J.M.L. note p. 33)

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