Niépce correspondance et papiers

1422 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS eût laissé à M. Burignot de Varenne le soin de pourvoir à la subsistance de Mme veuve Niépce en faisant les fonds de sa pension à l’hospice de la Charité , avait ajouté : Comme il ne paraît pas au surplus convenable que la veuve de l’un de nos compatriotes, de l’au- teur d’une découverte qui déjà a fait faire, et qui est destinée à opérer encore de nouveaux pas aux arts et aux sciences, soit réduite au strict nécessaire. M. Pugeault proposa d’ajouter au nom de la ville, à la libéralité de M. Burignot de Varenne, « afin de procurer à Mme veuve Niépce quelque aisance dans l’hospice où elle s’est retirée ». Il proposa d’accorder à la veuve de l’inventeur de la photographie un secours de 500 francs une fois donné et un autre secours de 300 francs qui serait annuellement renouvelé. La proposition fut prise en considération et renvoyée à l’examen de la commission du budget, puis adoptée plus tard. Mais l’allocation fut parfois réduite. Une délibération du Conseil municipal de Chalon du 3 avril 1849 est ainsi conçue : Les citoyens Pugeault et Vavrand réclament pour la dame veuve Niépce le rétablissement de l’al- location faite à cette dame par le budget de 1848 ; cette dame est la veuve d’un homme auquel la France doit une de ses plus importantes découvertes, le daguerréotype, on ne peut la laisser, à la vérité, en proie à toutes les privations de la misère. Les citoyens Daron et Thesmar répondent que la veuve Niépce reçoit à l’hospice tous les secours que réclame sa situation, et la somme demandée par elle serait employée en dépenses frivoles et inutiles. Sur l’insistance de quelques autres conseillers, les citoyens Daron et Pugeault sont chargés de s’enquérir du traitement que reçoit la pétitionnaire à l’hospice de la Charité. Le 10 mai 1849, le Conseil sursit à statuer « sur une lettre par laquelle Mme veuve Niépce demande que l’on revienne sur une réduction apportée au secours que la ville lui accorde jusqu’au rapport qui doit être fait par MM. Daron et Pugeault ». Le secours fut maintenu. Agnès s’éteignit à l’hospice de la Charité six ans plus tard. L’acte suivant fut inscrit sur les registres de l’état civil de Chalon. 27 juillet 1855, heure de une du soir. Romero Marie Catherine Agnès, veuve Niepce, 95 ans. Acte de décès de Marie Catherine Agnès, veuve en premières noces de Jean-Louis Mignon et en secondes noces de Joseph Nicéphore Niépce, sans profession, âgée de quatre vingt quinze ans, née à Nice (Piémont), demeurant à Chalon à l’hospice de la Charité, où elle est décédée hier, à trois heures du soir, fille des défunts Gaëtan Romero 1 et Françoise Baudina 2 . Sur la déclaration faite par M. Jean-Antoine Honoré Mathieu Mignon, officier retraité chevalier de la Légion d’honneur, âgé de 68 ans, demeurant à Chalon, fils de la défunte 3 , et par Claude Lapray, sous-maître, âgé de vingt-sept ans, demeurant à l’hospice. Signé: Charles Lépine, chevalier de la Légion d’honneur, premier adjoint. Appendice 1. Erreur. Le père d’Agnès s’appelait Ignace. 2. Agnès fut inhumée à Saint-Loup-de-Varennes. En 1867, le Conseil municipal, accédant à la demande d’Isidore, votera à l’unanimité la concession à perpétuité du terrain où elle repose près de Nicéphore (v. S. 31 et S. 53). 3. Antoine Mignon mourra lui-même à l’hospice de la Charité onze ans plus tard (v. App. XX).

RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==