Niépce correspondance et papiers

1460 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Appendice Signalons seulement ici cette note, portée à la page 1 de l’ouvrage, sur laquelle nous reviendrons : « Faire une étude de ce Musée centennal, c’est refaire, aussi succinctement qu’il nous sera possible, l’histoire de la Photographie française en l’illustrant par de nom- breuses photogravures prises le plus souvent sur les pièces originales qui formaient l’en- semble de ce Musée et donnent les preuves authentiques de nos affirmations ». M YSTÉRIEUSE DISPARITION . Ce qu’on a dit. Soudain, le vendredi 20 février 1920, à l’occasion d’une exposition sur les débuts de la photographie qu’il organisa dans la salle de la Société Française de Photographie, Potonniée exhiba (« panneau n° 1 : Niépce ») l’« illustration d’une brochure de Davanne intitulée Conférence sur la photographie, faite au Conservatoire des Arts-et-Métiers le 22 novembre 1891 1 », et fournit les précisions suivantes : L’illustration représente une photographie au bitume de Judée, exécutée par M. Niépce en 1823 ou 1825. Le sujet choisi est une table recouverte d’une nappe ; on y voit un bol, une cuillère, un verre, un morceau de pain, une cruche, une bouteille, un couteau, une cafetière. L’œuvre origi- nale, photographie sur verre, a longtemps appartenu à la Société française. Elle n’existe plus aujourd’hui par suite de circonstances ignorées. Il faut faire des réserves quant à la date 2 . En 1925, Potonniée publia son Histoire de la découverte de la photographie. Moins pru- dent, il y avait noté : Par suite de circonstances que j’ignore, cette photographie n’existe plus ; le verre est si fragile. Mais il se peut qu’elle n’ait été qu’égarée et qu’on la retrouve un jour dans quelque collection particulière. Nous ignorons ce qu’est devenue « la lettre d’envoi » d’Eugène Niépce qui se trouvait jointe à l’épreuve que reçut la Société Française de Photographie 3 . La conjonction des deux disparitions jouerait plutôt en faveur d’un vol. C’est d’ailleurs l’hypothèse qu’on croit déce- ler sous l’euphémisme dont a usé Potonniée. En 1937, on put lire dans un journal munichois que l’original de la table servie avait été détruit accidentellement. Wolfgang Schade, auteur de l’article, l’affirma : Le négatif, qui se trouvait dans la collection de la Société Française de Photographie, a été prêté en 1909 à un professeur du Musée Technologique de Paris, nommé Peignot, en vue de recherches scien- tifiques. Celui-ci, subitement victime d’un accès de folie pendant ses travaux dans son laboratoire, détruisit tout ce qui se trouvait à proximité de son champ de travail, malheureusement aussi l’ir- remplaçable plaque 4 . 1. Il s’agissait sans aucun doute d’un tiré à part. Une lettre inédite du 19 mars 1892 adressée par Laussedat à chacun des conférenciers, annonce que les éditeurs des Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, M.M. Gauthier-Villars et fils, viennent de lui faire « une proposition aux termes de laquelle chaque confé- rence publiée dans lesdites Annales serait en outre tirée à part à 500 exemplaires » (A.C.N.A.M. 5 AA/19). 2. B.S.F.P. mars 1920, pp. 53 et 59. 3. V. paragr. B. 4. « Das Negativ, das sich in der Sammlung der französischen Photographischen Gesellschaft befand, wurde 1909 einem Professor des Pariser Technologischen Museums, namens Peignot, zu wissenschaftlichen Untersuchungen ausgeliehen. Dieser bekam während der Arbeit in seinem Laboratorium plötzlich einen Wahnsinnsanfall und zertrümmerte alles, was sich in seiner Arbeitsstätte befand, leider auch die unersetz- liche Platte » (W.S., p. 1804).

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