Niépce correspondance et papiers

1478 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS négatif original obtenu par l’astronome M. Henry. Dans ce cas, il n’a pas été nécessaire de faire une photographie de l’épreuve pour réaliser la planche de photogravure. Ceci confirme que pour les autres reproductions, dont la table servie , il y eut photographie 1 . La plaque de similigravure du daguerréotype des Tuileries étant restée chez Gauthier- Villars, c’est vraisemblablement ce qui arriva à celle qui servit à imprimer la table servie en 1892. Davanne la trouva-t-il trop grossière en 1903 ? Toujours est-il qu’en vue de la luxueuse publication du Musée rétrospectif , décision fut prise d’en refaire faire une autre. Le fait que le format des deux photogravures soit rigoureusement identique, ne peut avoir qu’une explication : pour graver sa planche d’imprimerie, Malvaux utilisa un cliché photographique identique à celui qui servit à Petit ; en d’autres termes, la photogravure de 1903 eut pour origine le même négatif que celui qui servit en 1892. Outre les deux planches de photogravure, il exista donc au moins une copie photo- graphique négative de l’original de la table servie . 3. A LBERT P EIGNOT . Seul un certain Peignot (prénom non révélé), prétendu professeur d’un certain musée technologique de Paris , a été désigné coupable de la disparition de la table servie . Rappelons que selon W. Schade, il se serait vu confier l’image afin d’en faire l’analyse mais que pris d’une subite crise de démence, il aurait brisé la plaque en 1909. Il était donc important de chercher à situer ce personnage. Joseph, Henri, Gabriel, Albert Peignot (si c’est bien lui que Schade a mis en cause 2 ) naquit à Dijon le 27 janvier 1841. Il prit ses fonctions de préparateur du cours de physique appliquée aux arts du Conservatoire des Arts et Métiers le 1 er novembre 1877 3 . Sa présentation d’émaux photographiques à l’Exposition universelle de Paris en 1878 lui valut une médaille de bronze 4 . Le 3 décembre 1888, à l’Académie des Sciences, lors d’une communication sur la pré- paration des sulfures de calcium et de strontium phosphorescents, Edmond Becquerel ren- dit hommage à son travail en ces termes : Les composés phosphorescents dont il vient d’être question ont été obtenus au Laboratoire de Physique du Conservatoire des Arts et Métiers par M. Peignot qui, depuis plusieurs années, se livre avec le plus grand soin à leur préparation et qui m’a aidé obligeamment dans ces recherches 5 . Appendice 1. La table servie étant sur verre, il était parfaitement possible de l’utiliser directement pour la photogravure, comme ce fut le cas pour la « photographie de la région lunaire ». On s’est interdit de le faire afin de limiter les risques qu’encourait cette plaque. Ironie du sort, il semble bien que ce soit justement « en voulant la reproduire » qu’on la détruisit involontairement. 2. Signalons pour mémoire que nos recherches ont porté tout d’abord sur une dynastie de graveurs, fondeurs & typographes : Gustave Peignot (1839-1899) ; ses fils, les quatre frères Peignot (André, Georges, Lucien et Rémi, victimes de la Grande Guerre, dont une rue du XV e arrondissement de Paris porte le nom) ; ainsi que Charles Peignot, né en 1897, fondateur de la très luxueuse publication Arts et Métiers graphiques en 1929, plus tard versé dans la photographie, et à qui « nous [...] devons l’Exposition internationale de la Photographie qu’abrita le pavillon de Marsan et ces albums annuels, véritable anthologie de l’art photo- graphique » (N.I.). 3. A.C.N.A.M. Non coté : livre du personnel. 4. A.N. F 12 8694, dos. Joseph Peignot. 5. C.R.A.S. t. 107, 1888, 2 e sem., p. 892.

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